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Moyen Orient et Monde - Afrique du Sud

Le monde prie pour Mandela, « lumière dans l’obscurité »

Plus d'une cinquantaine de dirigeants ont confirmé leur présence aux cérémonies officielles à Qunu et Johannesburg.

Depuis samedi, des milliers de Sud-africains sont rassemblés devant la maison de Nelson Mandela à Johannesbourg pour lui rendre hommage. Filippo/AFP

« Va ton chemin, âme révolutionnaire et aimante. » De Soweto au Cap, de Londres à Bethléem, des fidèles de toutes confessions ont prié hier pour Nelson Mandela, alors que des milliers de Sud-Africains s'étaient déjà spontanément rassemblés samedi devant sa maison de Johannesburg pour lui rendre un hommage plein de gratitude.


Des chants, des homélies et des prières se sont élevées dans des églises, mosquées, temples et synagogues à travers tout le pays. « Il a prêché et mis en pratique la réconciliation », a rappelé le président sud-africain Jacob Zuma, lors d'une cérémonie dans une église méthodiste, en appelant ses concitoyens à faire vivre cet héritage d' « unité ». À sa libération après 27 ans dans les geôles du régime d'apartheid, Nelson Mandela a tendu la main à la minorité blanche et évité une guerre civile. Malgré tout, Blancs et Noirs restent encore souvent à distance. Mais hier, déclaré « Journée nationale de prières et de réflexions », ils se sont retrouvés dans leurs hommages à Nelson Mandela. « Il a combattu pour nous, les Noirs d'Afrique du Sud et du continent africain », soulignait Tutu Phankisa, une paroissienne de l'église de la Sainte-Croix, dans le township de Nyanga, au Cap, qui a fondu en larmes en découvrant le portrait du grand homme affiché dans l'édifice.


L'émotion était tout aussi palpable à Johannesburg, dans la petite église réformée néerlandaise dont le culte avait été érigé en religion quasi officielle par le régime ségrégationniste qui y trouvait une justification idéologique. « Pensez aux années 1990 et aux peurs que nous avions alors », a rappelé aux fidèles le révérend André Barlett. « Sous la direction de M. Mandela, aucune de ces peurs ne s'est réalisée », a-t-il ajouté devant une assemblée totalement blanche.

 

Cérémonie traditionnelle Thembu
Ces pleurs ne reflétaient pas, toutefois, l'ambiance générale dans le pays qui, depuis l'annonce du décès de son héros, exprime sobrement son émotion. Depuis plusieurs années, le premier président noir du pays avait disparu de la vie publique et ses hospitalisations répétées avaient préparé l'opinion à son départ. « Il était temps qu'il parte, il était vieux et très malade », soulignait ainsi Zanele Sibiya devant la grande église catholique Regina Mundi de Soweto, haut lieu de résistance à l'apartheid, où le prêtre a salué le départ d'une « lumière dans l'obscurité ».


On a aussi prié pour Nelson Mandela ailleurs dans le monde. À Londres, l'archevêque de Canterbury Justin Welby a par exemple salué « le courage » et « l'humanité » de Nelson Mandela au cours d'un service spécial en son honneur. « Le poids de notre douleur et de notre souffrance est allégé par ces effusions nationales et internationales », a commenté sa famille, par la voix de son porte-parole le général TT Matanzima.
Hier n'était que le premier jour d'une semaine de deuil national qui se poursuivra aujourd'hui par un hommage du Parlement. Demain, une cérémonie officielle, diffusée dans tout le pays, se tiendra à partir de 11h00 (09h00 GMT) dans le stade de Soccer City à Johannesburg, où des personnalités étrangères devraient prendre la parole. C'est là que Nelson Mandela avait fait sa dernière apparition publique en juillet 2010, pour la finale de la Coupe du monde de football. Le corps du héros de la lutte antiapartheid sera transféré mercredi en grande pompe dans l'amphithéâtre d'Union Buildings, le siège de la présidence à Pretoria, où il sera exposé pendant trois jours, avec des processions prévues tous les matins. Après une cérémonie d'adieu sur une base militaire de la capitale, le corps de Mandela sera transporté dans sa province natale du Cap oriental et conduit en procession jusqu'à Qunu, le village de son enfance. Les Thembus, sa tribu, l'accueilleront par une cérémonie traditionnelle, avant son inhumation dimanche, auprès de ses parents et de trois de ses enfants.


Rassemblés autour des valeurs universelles de « Madiba » (son nom de clan), plusieurs dizaines de dignitaires étrangers ont annoncé leur arrivée en Afrique du Sud. Au moins 53 chefs d'État et de gouvernement, dont les présidents américain Barack Obama et français François Hollande, assisteront aux cérémonies officielles en hommage au père de la Nation arc-en-ciel, décédé jeudi à 95 ans. Les grands de ce monde et des artistes qui étaient proches de Mandela assisteront soit à la cérémonie de Qunu, soit à celle de Soccer City. Cette dernière solution a été notamment choisie par François Hollande, Barack Obama et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. En revanche, le dalaï-lama, qui s'est vu refuser par deux fois un visa pour l'Afrique du Sud ces dernières années, ne se rendra pas aux funérailles de Nelson Mandela, prix Nobel de la paix comme lui.

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