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Économie - Liban - Finances

Salim Sfeir, ou les services bancaires au-delà des frontières

C'est une stratégie poursuivie par le conseil d'administration de la Bank of Beirut (BoB) depuis plusieurs années : développer les services bancaires au-delà des frontières libanaises et notamment dans des pays « économiquement et politiquement stables ». C'est le président du conseil d'administration de la BoB lui-même qui l'a indiqué dans un entretien avec L'Orient-Le Jour. La BoB a exporté ses services sur quatre continents et 9 pays dont l'Australie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le sultanat d'Oman. « C'est une stratégie qui a été gratifiante durant la période de bouleversements dans la région », souligne-t-il. L'implantation de la Bank of Sydney en Australie en 2011 est un exemple de cette stratégie d'expansion. La banque a désormais 16 branches en Australie dans les villes de Sydney, Melbourne et Adélaïde, « un pays classé AAA avec un environnement extrêmement conservateur et réglementaire ». À travers cette implantation, c'est notamment la communauté libanaise qui est ciblée, explique le responsable.

Réaliser des bénéfices malgré le marasme ambiant
Salim Sfeir est optimiste. Malgré des indicateurs économiques qui se font porter pâles depuis 2011, le secteur bancaire affiche une résilience à toute épreuve. « Les Libanais sont confrontés depuis des décennies à des situations politiques et sécuritaires précaires et malgré un contexte opérationnel en berne, les atouts positifs du secteur bancaire associés à la politique saine de la Banque centrale protègent le secteur bancaire », affirme-t-il. Il rappelle ainsi que le total des actifs de la BoB a totalisé 11,6 milliards fin septembre, en hausse de 13,19 % par rapport à la même période de l'année 2012. Les bénéfices de la banque affichent, eux, une croissance de 17,46 %, à 93 millions de dollars à la fin du troisième trimestre.

Savoir tirer profit de la situation...
Pour Salim Sfeir, « le Liban n'est pas une exception. Ça va mal dans la région mais aussi dans plusieurs régions du monde. Il faut savoir profiter des bénéfices économiques des guerres ». Et d'ajouter : « Pour ouvrir un compte en Europe, les démarches sont très complexes. Au Liban, le secteur bancaire facilite beaucoup les transactions et les marges de profit y sont élevées. »
S'il met toutefois en avant le fait que les investissements à long terme accusent une baisse certaine, il n'affiche aucune inquiétude : « La roue (économique) tourne et c'est ce qui compte », souligne M. Sfeir qui juge pourtant que les Libanais ont une fâcheuse tendance à constamment se plaindre. « Depuis quelques années, s'il fallait acheter une voiture ou une maison, il fallait avoir de l'argent liquide sinon ce n'était pas possible. Désormais grâces aux services à crédit, c'est nettement plus accessible d'acheter une maison ou une voiture. »

... et se tourner vers d'autres types de tourisme
« Les gens se plaignent que le tourisme est en chute libre... » confirme M. Sfeir. Mais quel tourisme ? « Si nous comptons encore sur nos pistes de ski désuètes et nos plages polluées, ce n'est plus la peine », déplore-t-il en soulignant que les touristes qui peuvent avoir accès à des sports d'hiver et des plages ensoleillées propres et entretenues ne viendront pas au Liban, mais plutôt sur la Côte d'Azur, à Las Vegas ou à Courchevel. « Même son de cloche pour le shopping... » Toute chose étant égale, tout coûte plus cher au Liban en comparaison avec la France, par exemple. S'il faut prendre en considération les taxes, la TVA et la marge de profits, ce n'est plus intéressant pour les touristes de se rendre au Liban afin de faire leurs achats. « La solution ? Se tourner vers d'autres types de tourisme », explique Salim Sfeir qui cite à titre d'exemple le tourisme médical. « Nous avons des centres médicaux à la pointe de la technologie et devons nous positionner en tant que plaque tournante du tourisme médical », indique-t-il, soulignant que la Jordanie attire tous les ans entre autres 40 000 Soudanais qui s'y rendent pour se faire soigner. « Il faut également soutenir le tourisme d'éducation », ajoute-il en insistant sur l'importance de développer les écoles techniques et de soutenir les universités en mesure d'attirer des étudiants de la région.

C'est une stratégie poursuivie par le conseil d'administration de la Bank of Beirut (BoB) depuis plusieurs années : développer les services bancaires au-delà des frontières libanaises et notamment dans des pays « économiquement et politiquement stables ». C'est le président du conseil d'administration de la BoB lui-même qui l'a indiqué dans un entretien avec L'Orient-Le Jour. La BoB...

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