Pakistan : la police tue 6 hommes accusés de vouloir attaquer l'Achoura

La police pakistanaise a tué jeudi six hommes qui préparaient selon elle un attentat massif contre la grande procession chiite de l'Achoura de vendredi à Karachi, selon un de ses responsables.
Les six hommes faisaient partie du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe armé sunnite extrémiste sectaire interdit qui mène régulièrement des attentats sanglants contre la minorité chiite au Pakistan, a ajouté Chaudhry Mohammad Aslam, qui a mené l'opération policière.

Les chiites, qui comptent pour environ 20% des 180 millions de Pakistanais, s'apprêtent à célébrer vendredi comme dans les autres pays musulmans l'Achoura, une grande procession commémorant la mort au VIIe siècle de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet.
L'Achoura ayant déjà été attaquée par le passé dans le pays, les autorités pakistanaises ont renforcé la sécurité autour des défilés de vendredi. 

L'opération antiterroriste fatale aux six combattants anti-chiites présumés a été menée à Maripur, un quartier de l'ouest de la mégalopole Karachi, "à la suite d'une indication des services de renseignement", selon M. Aslam.
Elle a provoqué des échanges de tirs nourris au cours desquels trois policiers ont également été blessés, a-t-il ajouté.
Sur place, la police a indiqué avoir retrouvé des vestes bardées d'explosifs équipant généralement les kamikazes, des détonateurs de bombes, des grenades et une voiture elle aussi piégée.

Selon la police, le LeJ prévoyait d'attaquer vendredi le principal rassemblement chiite prévu à Karachi, ville tentaculaire de quelque 18 millions d'habitants.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs petites bombes visant des rassemblements chiites avaient explosé dans la ville, faisant quelques blessés.

Parmi les mesures de précaution prévues vendredi, les autorités pakistanaises prévoient de couper les réseaux de téléphones mobiles, souvent employés pour déclencher des bombes à distance.
Karachi, principal port et capitale économique du Pakistan, est quotidiennement ensanglantée par une insécurité chronique nourrie par les assassinats politiques, les enlèvements et crimes ethniques et mafieux.