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Moyen Orient et Monde - Intempéries

Les secours peinent à arriver aux Philippines

L’armée et la police mobilisées contre les pillages.

À Tacloban, des habitants affamés pillant un entrepôt de sacs de riz détrempés par le passage du typhon. Noel Celis/AFP

Les secours peinaient hier à apporter de l’aide au centre des Philippines, ravagé par un des typhons les plus puissants à avoir touché terre.
L’état de catastrophe nationale a été déclaré, l’ampleur des dégâts émergeant peu à peu, quatre jours après le passage de Haiyan, dont les autorités craignent qu’il ait causé la mort de milliers de personnes. Des vents dépassant les 300 km/heure, et une succession de vagues géantes ont dévasté des zones entières, notamment sur les îles de Leyte et Samar. « Tout est détruit », a simplement décrit le général américain Paul Kennedy, arrivé hier sur Leyte avec quelque 90 marines et deux avions C-130 remplis de vivres et de matériel, avant-garde d’une aide américaine qui devrait compter une quinzaine d’appareils. En soirée, les États-Unis ont dépêché 180 militaires en renfort, chargés « d’assister les éléments avancés » déjà sur place pour évaluer les besoins, a annoncé le corps des marines. Le département d’État collabore notamment avec Team Rubicon, une ONG américaine composée d’anciens combattants qui intervient sur les catastrophes naturelles dans le monde, pour envoyer une équipe sur place. Face à l’ampleur du cataclysme, en plus des États-Unis, plusieurs pays et organisations, dont l’Union européenne et l’ONU, ont proposé leur aide financière ou matérielle, qui pourrait être nécessaire pendant des années.
En attendant, les secours s’efforçaient d’acheminer tentes, vivres et matériel médical à Tacloban, capitale de Leyte et ville côtière de 220 000 habitants, qui n’est plus qu’un champ de débris et un charnier à ciel ouvert, où flotte dans l’air l’odeur des corps en décomposition. Mais leur travail était rendu difficile par les pillages et l’extrême nervosité des habitants affamés, privés d’eau et d’électricité. Des magasins d’alimentation et un convoi de la Croix-Rouge ont été attaqués. Des centaines de militaires et policiers ont d’ailleurs été dépêchés sur place hier pour rétablir l’ordre.

« Ramasser les cadavres »
Près de l’aéroport dévasté de Tacloban, s’étirait une longue file de rescapés qui ont parcouru des kilomètres dans la boue pour parvenir sur les lieux où, espèrent-ils, seront distribués des secours. « Nous voulons une équipe organisée pour ramasser les cadavres, apporter à manger et mettre fin aux pillages », a affirmé Joan Lumbre-Wilson, 54 ans, l’un des nombreux rescapés réunis autour d’un des rares centres d’aide de la ville. « Nous sommes émotionnellement et physiquement épuisés. De nombreux bébés et enfants ont besoin d’aide », a-t-il ajouté. Selon l’Unicef, jusqu’à 4 millions d’enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences du typhon. « Nous nous dépêchons d’envoyer des secours essentiels aux enfants, qui sont les premières victimes de cette crise », a déclaré le représentant aux Philippines de l’Agence de l’ONU pour l’enfance, Tomoo Hozumi. « Mais atteindre les zones les plus touchées est très difficile. Nous travaillons 24 heures sur 24. »
Hier, les secouristes et les journalistes regroupés à l’aéroport dévasté de Tacloban ont assisté avec émotion à la naissance d’une petite Bea Joy, baptisée ainsi en mémoire de sa grand-mère emportée par les flots. Le nombre des morts restait hier difficile à déterminer en raison du chaos provoqué par la tempête et de l’isolement de plusieurs zones, dont on reste sans nouvelle. Un haut responsable de la police de Tacloban, Elmer Soria, a évoqué dimanche le nombre de 10 000 morts sur Leyte. Le gouverneur de Samar, point d’entrée du typhon, a confirmé la mort de 433 personnes, un bilan probablement largement sous-estimé. Des dizaines de morts ont également été annoncés dans d’autres villes et provinces ravagées par le supertyphon, qui avait avancé sur un front de 600 kilomètres. Une situation qui a poussé hier le président Benigno Aquino à annoncer l’état de catastrophe nationale qui permet d’imposer le contrôle des prix et d’accélérer le déblocage de fonds.
Toujours aux Philippines, le ministre de l’Énergie Jericho Petilla a estimé que les autorités n’avaient pas les moyens matériels et humains suffisants face à un typhon d’une telle puissance. « On n’avait jamais connu une tempête de cette intensité. Vous pouvez prendre autant de mesures préventives que vous voulez, elles ne serviront pas à grand-chose face à quelque chose d’aussi violent », a-t-il déclaré à la chaîne ABS-CBN, alors que certains experts mettaient en lumière des problèmes structurels d’urbanisme et de construction. Les Philippines se préparaient en outre hier à l’arrivée d’une dépression tropicale qui pourrait apporter de nouvelles inondations. Elle est attendue sur le sud de l’archipel aujourd’hui, avant de se diriger vers le centre.
Haiyan est considéré comme un des typhons les plus violents à jamais avoir touché terre. De catégorie 5 lorsqu’il a frappé les Philippines vendredi à l’aube, son intensité avait faibli à la catégorie 1 à son arrivée au Vietnam hier matin. Malgré tout, les autorités vietnamiennes avaient évacué plus de 800 000 personnes en prévision de son arrivée, qui a provoqué des pluies diluviennes, y compris dans la capitale Hanoi. Trois personnes étaient portées disparues. Le typhon a également provoqué la mort d’au moins six personnes en Chine.
(Source : AFP)
Les secours peinaient hier à apporter de l’aide au centre des Philippines, ravagé par un des typhons les plus puissants à avoir touché terre.L’état de catastrophe nationale a été déclaré, l’ampleur des dégâts émergeant peu à peu, quatre jours après le passage de Haiyan, dont les autorités craignent qu’il ait causé la mort de milliers de personnes. Des vents dépassant les...

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