Les députés allemands souhaitent que Snowden soit auditionné à Moscou

Les parlementaires allemands de la commission de contrôle des services secrets ont souhaité, mercredi, que le gouvernement allemand étudie la possibilité d'interroger à Moscou Edward Snowden, à l'origine des révélations sur le vaste programme d'espionnage américain dans le monde.

La commission parlementaire a décidé "à l'unanimité" de demander au gouvernement allemand "de vérifier dans quelle mesure Edward Snowden peut être auditionné à Moscou sans le mettre en difficulté", a déclaré son président, Thomas Oppermann (social-démocrate), à l'issue d'une réunion.
Faire venir en Allemagne l'ancien consultant de l'agence de surveillance électronique américaine NSA, qui a reçu l'asile en Russie, est "pour le moment hors de question" et le restera tant que "nous ne pouvons pas lui donner des garanties qu'il ne sera pas extradé" vers les Etats-Unis où il est recherché, a souligné M. Oppermann.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Peter Friedrich (conservateur), a indiqué qu'il allait "étudier", au sein du gouvernement, la possibilité d'une audition à Moscou.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a également appporté un soutien conditionnel à cette idée. "Si une audition de M. Snowden, que ce soit pas des représentants du Bundestag (la chambre basse du parlement allemand) ou du Parquet fédéral en Russie était jugée utile, le gouvernement allemand soutiendrait cette idée, dans la limite de ses possibilités".

Lors de la réunion de la commission de contrôle des services secrets, les députés allemands ont également été informés des récentes négociations avec les Etats-Unis sur un traité anti-espionnage que Berlin voudrait conclure avec Washington, après les révélations sur la surveillance des ressortissants allemands et même de la chancelière Angela Merkel par les services secrets américains.
Ce traité offre "une chance unique de rétablir la confiance perdue" entre les deux partenaires, a estimé Ronald Pofalla (conservateur), ministre à la chancellerie et à ce titre ministre de tutelle des services secrets, qui assistait à la commission parlementaire de contrôle.
M. Seibert a rappelé que pour Berlin les relations transatlantiques avaient "une valeur incommensurable" du point de vue de la sécurité et de la politique étrangère de l'Allemagne.