Egypte : un journaliste condamné à de la prison avec sursis

Un journaliste égyptien a été condamné samedi à six mois de prison avec sursis pour avoir travaillé sans autorisation dans des secteurs militaires de la péninsule du Sinaï, selon son avocat et une source de l'armée.

L'armée a intensifié depuis la mi-août ses opérations terrestres et aériennes dans le Sinaï, utilisée comme base arrière par des groupes islamistes radicaux.

Ahmad Abu Deraa, qui écrit pour le quotidien indépendant Al-Masry Al-Youm, avait été arrêté le 4 septembre dans le nord du Sinaï. Il avait en particulier publié des reportages affirmant que les raids de l'armée avaient touché une mosquée, des maisons et blessé des civils.

"Mon client a écopé de six mois avec sursis", a déclaré l'un de ses avocats Mohammed Hanafi, en précisant que le journaliste avait été relaxé pour deux accusations, celles d'avoir diffusé des "mensonges" sur la campagne de l'armée dans le Sinaï et d'avoir pris des photos du Canal de Suez.

"Nous terminons les procédures afin qu'il soit libéré aujourd'hui" (samedi), a-t-il ajouté à l'issue de ce procès devant le tribunal militaire d'Ismaïliya, sur le canal de Suez.

Les autorités affirment régulièrement avoir tué de nombreux "terroristes" dans des frappes sur la péninsule frontalière de la bande de Gaza, mais il est impossible de vérifier la véracité de ces informations, les zones visées étant interdite d'accès par les militaires.

Le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Ali, avait justifié mi-septembre l'arrestation du journaliste en affirmant qu'il avait "dit des mensonges en affirmant que l'armée s'en prenait aux mosquées, aux femmes et aux enfants" et qu'il s'était rendu "sur une zone militaire sans en avoir l'autorisation".

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé la multiplication des procès de civils devant des tribunaux militaires depuis que l'armée a destitué et arrêté le président islamiste Mohamed Morsi début juillet.