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Moyen Orient et Monde - France

Hollande rappelle à l’ordre son gouvernement, à commencer par Jean-Marc Ayrault

Quand les ministres s’invectivent de plus en plus en public sans arriver à adopter des positions communes et claires sur divers sujets brûlants.

Le 30 septembre, François Hollande a rencontré de jeunes lycéens à Cherbourg. Hier, le président français a dû tancer implicitement ses ministres pour leur manque « d’unité ».        Michel Euler/Pool/Reuters

Le président français, François Hollande, a appelé hier son gouvernement à faire preuve « d’unité » et de « solidarité », après des éclats de voix sur les Roms qui ont poussé l’opposition de droite à parler de « bateau ivre ».
Depuis son entrée en fonctions en 2012, le président socialiste s’était abstenu de critiquer son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Hier, lors du Conseil des ministres hebdomadaire, il l’a fait implicitement en lui demandant de « veiller encore davantage à la coordination du travail et à l’expression gouvernementale », selon la porte-parole de l’exécutif, Najat Vallaud-Belkacem. Il faut dire qu’en moins d’une semaine, le gouvernement français a donné le spectacle de ministres s’invectivant en public sur l’intégration des Roms dans la société française, et montré des difficultés à avoir des positions claires sur le travail le dimanche ou sur la réforme controversée des rythmes scolaires. Des déclarations la semaine dernière de Manuel Valls (Intérieur) assurant que les Roms n’ont pas vocation à s’intégrer en France en raison de leur mode de vie mais à être reconduits en Bulgarie et Roumanie ont mis le feu aux poudres. L’écologiste Cécile Duflot, ministre du Logement, a aussitôt sonné la charge jugeant que les valeurs de la République étaient bafouées avec de tels propos.

Plus jamais ça ?
« Participer à un gouvernement n’efface pas les sensibilités mais impose la stricte application des règles (...) de solidarité, d’unité et de responsabilité », a souligné Mme Vallaud-Belkacem en rendant compte des déclarations de M. Hollande lors du Conseil des ministres. Si débat il y a, a-t-il poursuivi, il doit être soumis à son “arbitrage” et “situé à l’intérieur du gouvernement, non sur la place publique”. » Le président « a appelé chaque ministre autour de la table à faire preuve de responsabilité ». Selon la porte-parole, François Hollande « a déploré avoir à faire cette mise au point et a dit clairement ne pas vouloir le refaire à l’avenir » et « tout le monde a compris autour de la table ».
Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, semble loin d’en être sûr. La « cacophonie à répétition entre les différents ministres est invraisemblable », a-t-il dit. « On a l’impression, quand on regarde le gouvernement, d’un bateau ivre, on ne sait pas où il va », a-t-il ajouté au groupe de médias BFMTV/RMC.

Dimanches et écoles
Dans une déclaration écrite remise à la presse, François Hollande a assuré que la France respecte les Roms et travaille à leur insertion « quand les possibilités et les volontés existent ». Sans trancher véritablement entre Manuel Valls et Cécile Duflot, le chef de l’État français a ajouté que la France était aussi respectueuse des Roms quand les autorités luttent « contre les réseaux mafieux, les trafics et l’utilisation délictueuse des enfants, dans le cadre des lois de la République ».
Outre le recadrage de son gouvernement, François Hollande, qui reste très impopulaire (seulement 32 % de bonnes opinions), a été contraint hier de se saisir de deux dossiers intérieurs aux enjeux électoraux potentiellement ravageurs pour son camp.
Depuis le week-end dernier, de grands magasins de bricolage sont engagés dans un bras de fer avec les autorités, en refusant de fermer le dimanche, quitte à payer une forte amende. Le travail le dimanche reste dans la loi française une exception contestée dans un contexte de chômage très élevé (plus de 3 millions de personnes). Des partisans de l’ouverture du dimanche devaient être reçus à l’Élysée.
La réforme des rythmes scolaires, qui fait désormais travailler les enfants le mercredi matin, est un autre dossier empoisonné pour le pouvoir. François Hollande a présidé hier une réunion ministérielle spécifique sur le sujet afin de tenter de la remettre sur rails. Cette réforme a fait renouer en septembre certaines communes avec la semaine de 4,5 jours, supprimée par la droite en 2008. Les autres doivent l’appliquer lors de la rentrée 2014. Mais dans la pratique, les appels de parents à la désobéissance se multiplient, des enfants se plaignent de fatigue et l’opposition de droite réclame le report de la réforme, arguant de « la colère du peuple de France ».
(Source : AFP)
Le président français, François Hollande, a appelé hier son gouvernement à faire preuve « d’unité » et de « solidarité », après des éclats de voix sur les Roms qui ont poussé l’opposition de droite à parler de « bateau ivre ». Depuis son entrée en fonctions en 2012, le président socialiste s’était abstenu de critiquer son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Hier,...

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Et 77 % des Français rappellent à l'ordre leur président.

Robert Malek

02 h 35, le 03 octobre 2013

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Commentaires (1)

  • Et 77 % des Français rappellent à l'ordre leur président.

    Robert Malek

    02 h 35, le 03 octobre 2013

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