On le regarde alors comme s’il vivait sur une autre planète, le citoyen. Forcément. N’oublie-t-il pas que l’État est littéralement submergé par les réfugiés syriens qui affluent en masse au Liban ?
Sauf que les autorités
libanaises, c’est depuis la nuit des temps et bien avant la crise syrienne qu’elles ignorent les revendications citoyennes. Qu’elles reportent sine die des décisions qu’elles ne sont pas pressées de prendre. Parce qu’elles ont d’autres chats à fouetter, et des soucis par-dessus la tête, comme elles le prétendent.
Joli prétexte pour priver les femmes de leurs droits, notamment celui de transmettre leur nationalité à leurs familles ; pour fermer les yeux sur les centaines de milliers d’apatrides qui désespèrent d’avoir un jour une identité; pour reléguer aux oubliettes la réforme des prisons. La proposition de loi sur la main-d’œuvre domestique, elle, devra dormir dans les tiroirs encore quelques années ou, pourquoi pas, quelques décennies.
Les sujets plus terre à terre ne sont pas logés à meilleure enseigne. Que dire du rationnement en courant électrique, toujours aussi draconien et qui ne fait pas mine de s’assouplir ? Ou des immeubles informes qui défigurent les villages de montagne et qu’on laisse pousser sans sourciller? Ou des routes du pays, transformées en gruyères par manque d’entretien et dont les victimes ne se comptent plus ? Des victimes qui risquent d’augmenter encore, à l’heure où s’annonce la saison des pluies ?
Mais les autorités, elles, font la sourde oreille, comme toujours. Car elles ont d’autres préoccupations. Bien plus importantes que les attentes du citoyen, même les plus légitimes.
lak, lak, lak ! Tout ce que vous énumérez là, Madame, n'a au_cu_ne importance. La seule chose importante -et pour l'éternité- c'est de donner le tiers de blocage et le triptyque (mensonge) armée-peuple-résistance au député Mohammad Raad, puis de la fermer en tremblant devant son regard terrible. Vous comprenez ?
04 h 39, le 28 septembre 2013