Signe des ambitions internationales du conglomérat, sur le tapis rouge de la cérémonie inaugurale dimanche se sont succédé non seulement des vedettes chinoises du septième art, dont l’actrice Zhang Ziyi ou les comédiens Jet Li et Xu Zheng, mais également une pléiade de stars de l’industrie cinématographique américaine – celle-là même que Wanda entend défier. Nicole Kidman, en pantalon noir et tailleur crème, Leonardo DiCaprio, John Travolta ainsi qu’Ewan McGregor, Christoph Waltz et Catherine Zeta-Jones ont ainsi emboîté le pas aux stars locales. Et Cheryl Isaacs, présidente de l’Académie des arts et des sciences du cinéma (Ampas), qui remet chaque année les oscars à Los Angeles, s’est elle-même avancée sur la tribune, assurant que son organisation se montrait « très enthousiaste face au projet de Wanda de faire de Qingdao un centre international du cinéma ». L’académie avait indiqué en début de semaine avoir reçu une donation de 20 millions de dollars pour son nouveau musée du Cinéma, de la part de Wanda. Le groupe chinois, de son côté, entend organiser dès septembre 2016 à Qingdao, conjointement avec l’institution américaine, un festival de cinéma capable de s’imposer face aux manifestations occidentales et de « remédier au statu quo sur l’absence de films chinois à visibilité mondiale ». « Je pense que cela permettra davantage d’interaction entre acteurs et réalisateurs (chinois et étrangers) », mais « cela ne représentera pas une concurrence pour les oscars, il y a de la place pour tous », a indiqué Hawk Koch, ancien président de l’Ampas. Le complexe de Qingdao comprendra également un vaste espace dédié au public, avec musée de cire, salle de projection de 3 000 sièges, montagnes russes aquatiques, ainsi qu’un centre commercial, une série de 7 hôtels, une structure hospitalière et un yacht-club. Wanda, gigantesque conglomérat privé dont les activités vont de l’immobilier aux ventes de détail, est devenu en mai 2012 le premier propriétaire de salles de cinéma dans le monde en acquérant le spécialiste des multiplex aux États-Unis, AMC (American Multi-Cinema).
En Chine même, son propre réseau de salles obscures ne cesse de s’étendre, le marché local connaissant une croissance irrésistible : les recettes de billetterie y ont atteint près de 1,3 milliard d’euros au premier semestre 2013, selon les chiffres du gouvernement, un bond de 36 % sur un an. La Chine devrait par ailleurs détrôner les États-Unis comme premier marché mondial d’ici à 2020, selon une étude d’Ernst & Young. Si les films chinois sont rarement en mesure de rivaliser avec les superproductions d’Hollywood, des studios chinois tendent à réduire leur handicap en s’engageant dans des coproductions avec leurs homologues américaines – ces dernières se montrant de leur côté désireuses de prendre pied sur un marché chinois ultracontrôlé. Un quota strict de 34 films étrangers seulement est distribué en Chine chaque année. Mais ces longs-métrages importés n’en représentaient pas moins plus de la moitié du box-office chinois l’an dernier.
(Source : AFP)