La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Syrie, Élisabeth Hoff, souligne que la pénurie de médicaments, avec la poursuite du conflit, crée « une situation très grave ». « Les usines de médicaments n’assurent que 20 à 30 % des besoins alors qu’elles couvraient 90 % de ces mêmes besoins » avant le conflit, indique-t-elle. Elle ajoute que la plupart de ces usines se trouvent à Homs, Alep et dans les environs de Damas, zones très affectées par les combats.
L’OMS a par ailleurs mis en garde en mars contre les retombées sur la production des médicaments des restrictions sur les importations, des fluctuations des taux de change et de l’accroissement des coûts de production, l’industrie pharmaceutique syrienne ayant du mal à importer les matières premières en raison des restrictions occidentales sur les transferts financiers.
Dix-huit usines ont fermé sur 77, mais le directeur des laboratoires au ministère de la Santé, Habib Abboud, assure que « dix usines suffisent à couvrir les besoins de la Syrie si elles peuvent importer sans restriction leurs matières premières ». Le responsable affirme que le secteur de la santé publique fournit gratuitement les médicaments dans les hôpitaux aux personnes ayant une couverture maladie.
Mais les autres ont du mal à trouver des médicaments, ce qui suscite l’inquiétude de Mme Hoff qui dit craindre notamment pour les soins des blessés. La priorité, indique Mme Hoff, consiste à se prémunir contre les maladies contagieuses pour éviter les épidémies.