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Repères : vers une intervention militaire étrangère en Syrie - Diplomatie

Kerry et Lavrov, un couple diplomatique inattendu

Les deux hommes, de parfaits contraires, semblent avoir trouvé une relation de travail qui pourrait être cruciale dans les dures négociations à venir sur la Syrie.

Le secrétaire d'Etat John Kerry (g) et son homologue russe Sergueï Lavrov. AFP PHOTO/POOL/LARRY DOWNING

Les deux hommes en première ligne pour tenter de mettre fin au conflit en Syrie apparaissent comme de parfaits contraires. L'un est un Russe souvent impassible et surnommé "M. Non", l'autre est un Américain affable et loquace, connu pour ses gaffes occasionnelles. Et malgré leurs opinions et origines différentes, le secrétaire d’État John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov semblent avoir trouvé, en quelques mois, une relation de travail qui pourrait être cruciale dans les dures négociations à venir.

 

Lavrov, qui a habilement dirigé la diplomatie russe à travers les turbulences mondiales pendant près d'une décennie, avait notoirement des relations orageuses avec les prédécesseurs de John Kerry, Condoleezza Rice, qui parlait couramment russe, et Hillary Clinton. 

Malgré la fameuse relance des relations américano-russes en 2009, celles-ci se sont rapidement détériorées en 2012 lors d'une série de crises bilatérales. L'an dernier, Lavrov, généralement imperturbable sous les critiques pleuvant du monde entier sur la Russie, en était presque venu à insulter Hillary Clinton, alors surnommée la "rock star" de la diplomatie américaine. Après que la chef de la diplomatie américaine eut dénoncé la menace de veto russe à un projet de résolution sur la Syrie, il avait affirmé que les critiques contre son pays étaient "proches de l'hystérie".

 

(Lire aussi: Arsenal chimique : malgré l'accord russo-US, Damas sérieusement mis en garde)

 

Kerry, lui, a tenu à rencontrer à Berlin son homologue russe lors de son premier voyage à l'étranger en février dernier.

Depuis, les deux hommes se sont déjà vus à six reprises dans diverses villes européennes, souvent lors de dîners tardifs, soit en tête à tête soit avec leurs plus proches collaborateurs.

Kerry s'est même senti suffisamment à l'aise pour taquiner Lavrov devant les journalistes, jeudi soir, avant des discussions visant à placer sous contrôle international l'arsenal chimique du régime de Bachar el-Assad.

"J'espère que nous allons réussir", a dit Lavrov. "Vous voulez que je vous croie sur parole? Il est encore un peu tôt pour cela", a lancé Kerry, avant de donner une tape amicale à son homologue.

 

(Lire aussi: Le recours au chapitre VII de l'ONU en Syrie, une victoire pour les USA)

 

Vendredi matin, Kerry a invité Lavrov dans sa limousine pour faire un bout de chemin avec lui entre le luxueux hôtel où tous les deux résident et le Palais des Nations, siège de l'ONU. Et dans une rare entorse à la tradition, Lavrov s'est même publiquement exprimé en anglais, lors d'un point de presse impromptu.

Lavrov parle parfaitement anglais, bien qu'avec un léger accent, après avoir été de nombreuses années le représentant russe à l'ONU à New York, mais il se fait un devoir de toujours passer au russe lors de ses interventions publiques. Kerry maîtrise aussi plusieurs langues européennes - en particulier le français mais pas le russe - après avoir fait de longs séjours sur le Vieux continent.

 

Le chef de la diplomatie américaine a passé une partie de son enfance dans l'Europe de la guerre froide, en suivant son père, un diplomate qui fut en poste à Berlin et Oslo.

Tous deux de la même génération - Kerry est âgé de 69 ans, Lavrov de 63 ans - ils ont peut-être trouvé un terrain commun, chacun ayant grandi de part et d'autre du rideau de fer. En dépit de son apparence austère, Lavrov a un sens aigu de l'ironie, loin du style renfrogné de nombreux ministres russes, un trait de caractère qui, sans aucun doute, plaît à Kerry doté d'un solide sens de l'humour.

 

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