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Repères : vers une intervention militaire étrangère en Syrie - Repère

Syrie : des frappes aideraient les rebelles sans faire tomber le régime

"Le conflit syrien consiste en un nombre incalculable de terrains d'opération, avec chacun sa propre dynamique".

"Non à la guerre" - manifestation aux Etats-Unis contre une intervention militaire en Syrie. Photo AFP

Une intervention militaire étrangère même limitée en Syrie profiterait à tous les opposants, y compris aux jihadistes, mais pas au point de précipiter la chute du régime du président Bachar el-Assad, estiment des experts.

"Le conflit syrien consiste en un nombre incalculable de terrains d'opération, avec chacun sa propre dynamique", relève Charles Lister, analyste à l'IHS Jane's Terrorism and Insurgency Centre.
"Les frappes vont probablement avoir un impact sur des terrains d'opérations localisés (...) mais un effet à l'échelle nationale est moins probable", a-t-il ajouté, en évoquant de possibles avancées rebelles "dans certaines zones autour de Damas et d'Alep".

Aron Lund, un expert du soulèvement syrien et des mouvements islamistes, est tout aussi sceptique : "Les rebelles n'ont pas une bonne coordination à l'échelle du pays mais si les frappes se concentrent sur des endroits particuliers, elles pourraient donner lieu à des avancées locales".

(Lire aussi : Les scénarios d'intervention militaire en Syrie)

Le président américain Barack Obama accuse le régime syrien d'avoir utilisé des armes chimiques dévastatrices le 21 août près de Damas et a demandé le feu vert du Congrès pour des frappes "punitives".
Certains comme l'Armée syrienne libre (ASL), une nébuleuse de brigades rebelles réunies sous un commandement commun et soutenues par Washington, considèrent cette éventuelle intervention comme l'occasion de faire basculer la situation en sa faveur.

Mais, la diversité des groupes qui ont pris les armes contre le régime de Bachar el-Assad rend difficile pour les États-Unis de choisir ceux qui pourraient bénéficier de leur intervention.

"Un récent communiqué sur des escarmouches opposant des rebelles du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à d'autres a énuméré onze différents groupes impliqués dans cette bataille unique", note ainsi M. Lund.

Dans certaines régions, les bénéficiaires éventuels apparaissent plus clairement, comme autour de Damas où même si plusieurs dizaines de groupes liés à l'ASL opèrent au sein d'alliances mouvantes, la Brigade al-islam prédomine.

(Lire aussi : "Un bombardement à distance ne brisera pas les forces terrestres" d'Assad)


Dans d'autres régions, la situation n'est pas aussi claire et les nombreux groupes jihadistes présents sur le terrain, dont certains affiliés à el-Qaëda, pourraient bénéficier de frappes américaines autant que les rebelles soutenus par les États-Unis.

Parmi ces groupes jihadistes se trouvent le Front al-Nosra, qui a fait allégeance au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri, et l’État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), branche irakienne d'el-Qaëda qui a pris de l'essor récemment en Syrie.

"Une action militaire occidentale bénéficierait potentiellement à tout groupe armé en Syrie", insiste M. Lister.

Il reste à connaître les possibles cibles des États-Unis, même si des installations en lien avec les armes chimiques risquent d'être en tête de la liste.

Si l'administration américaine veut aider les rebelles, les "bases aériennes seraient des cibles probables", selon Jeremy Binnie, expert à l'IHS Jane's.
"Mais cela ne fera pas de grande différence dans le conflit puisque l'armée syrienne compte plus sur les missiles sol-sol", écrit-t-il dans une récente étude.

Les hélicoptères de ravitaillement et les centres de commandement militaire pourraient également être visés pour limiter la capacité de l'armée de coordonner ses opérations.

Selon le porte-parole de l'ASL, Louay Moqdad, les rebelles ne collaborent pas avec Washington pour préparer les frappes, mais les États-Unis ont promis de les prévenir à l'avance des cibles et ils entendent bien exploiter toute brèche qu'elles provoqueraient.

 

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