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Moyen Orient et Monde - Allemagne

Son doigt d’honneur pourrait coûter des voix à Peer Steinbrück...

À quelques jours des législatives, le rival d’Angela Merkel s’est retrouvé sous le feu des critiques.

Le rival social-démocrate d’Angela Merkel, Peer Steinbrück, était sous le feu des critiques hier pour s’être fait photographier en exhibant un doigt d’honneur, sa capacité à diriger l’Allemagne étant mise en doute à neuf jours des législatives. Dès sa publication jeudi soir, le cliché en noir et blanc, à la une du magazine Süddeutsche Zeitung, a enflammé les réseaux sociaux, avec des réactions hostiles, mais aussi de nombreux soutiens pour le candidat du SPD. M. Steinbrück avait accepté de participer à une séance photo, dite « interview muette », une rubrique de l’hebdomadaire à laquelle ont déjà contribué de nombreuses personnalités. Le principe est de répondre à des questions par des gestes immortalisés en noir et blanc par un photographe. Questionné par le magazine sur les surnoms dont il avait été affublé après ses diverses gaffes de communication, cet ancien ministre des Finances de Merkel dans un gouvernement de grande coalition entre 2005 et 2009 a répondu par ce geste inattendu.
Ses adversaires politiques l’ont aussitôt attaqué. « Steinbrück fait un doigt d’honneur à l’Allemagne », a lancé le quotidien conservateur Die Welt, alors que la photo était diffusée en boucle sur les chaînes d’info en continu. « Cela va lui coûter des voix. Ce geste n’a aucune classe (...) M. Steinbrück pensait gagner des points en se montrant ironique, mais les Allemands sont un peuple sérieux », estimait Stephan Lermer, expert en communication munichois. « Je ne crois pas que ce geste lui porte préjudice, mais en tous les cas, il ne va pas lui être utile », jugeait à l’inverse Jens Walther, politologue de l’Université de Düsseldorf. Le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert, a commenté l’épisode avec malice : « Je n’ai pas de mots pour cela », soulignant que la chancelière n’avait jamais participé à cette rubrique.
La publication controversée intervient au moment où l’influent magazine britannique The Economist apporte son soutien à Angela Merkel, en l’affichant à sa une comme la dirigeante de l’Europe. « Une femme pour les diriger tous », a titré The Economist. « On ne dira rien de tel de Peer Steinbrück », assénait hier le Tagesspiegel (centre-gauche), dans un éditorial très critique. « On imagine l’espace d’un instant que la chancelière d’Allemagne ait fait quelque chose de semblable, qu’aurions nous dit ? » s’interrogeait le rédacteur en chef de ce quotidien berlinois, Stephan-Andreas Casdorff, sur la chaîne de télévision N24.
La polémique sur le doigt d’honneur de M. Steinbrück survient au moment où il commençait à réduire un peu l’écart de popularité qui le séparait de la chancelière, grâce à de bonnes prestations télévisées. Selon une enquête parue hier pour la télévision publique ARD et réalisée avant la parution de la photo, M. Steinbrück récoltait 32 % d’opinion positive, contre 49 % pour Mme Merkel, alors qu’ils avaient été longtemps séparés par trente points d’écart. « Une semaine avant le vote, la période la plus chaude de la campagne, où l’on essaie de gagner les voix des électeurs indécis, ce geste n’a pas vraiment lieu d’être », jugeait M. Walther, de l’Université de Düsseldorf. M. Lermer assénait pour sa part : « Cela va effrayer avant tout les électeurs conservateurs d’un certain âge », dans un pays qui compte justement une population très âgée.
De son côté, le rédacteur en chef du magazine Süddeutsche Zeitung, Timm Klotzek, a précisé que les conseillers de Steinbrück savaient que l’entretien paraîtrait peu de temps avant les élections. « C’était prévu dès le début », a-t-il affirmé. D’après le quotidien Süddeutsche Zeitung (même groupe que le magazine), le porte-parole de M. Steinbrück aurait voulu empêcher la parution de cette photo. Mais le candidat social-démocrate lui-même aurait insisté pour qu’elle ne soit pas bloquée. « Non, c’est bon », aurait-il déclaré. Son parti lui a officiellement apporté un soutien sans faille, mais en coulisses, certains ne cachaient pas leur consternation.

(Source : AFP)

Le rival social-démocrate d’Angela Merkel, Peer Steinbrück, était sous le feu des critiques hier pour s’être fait photographier en exhibant un doigt d’honneur, sa capacité à diriger l’Allemagne étant mise en doute à neuf jours des législatives. Dès sa publication jeudi soir, le cliché en noir et blanc, à la une du magazine Süddeutsche Zeitung, a enflammé les...

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