« Treize, c’est un chiffre incroyable, mais laissez-moi savourer ce succès, a-t-il dit, bottant en touche. Comme je le dis toujours, je vais continuer à travailler dur, à me donner des chances de gagner des tournois comme celui-là. Pas plus qu’on ne sait quand on va commencer, on ne sait pas quand ça va s’arrêter. »
Le parallélisme de leurs carrières en grand chelem est frappant : Federer a gagné son treizième titre majeur en 2008 à Flushing Meadows, à 27 ans et 1 mois, pour son 38e tournoi du grand chelem. Nadal a décroché son n° 13 à 27 ans et trois mois, pour son 36e tournoi du grand chelem. À cause de ses nombreuses blessures, Nadal a toutefois déjà manqué cinq tournois du grand chelem (Wimbledon 2004, Australie 2006, Wimbledon 2009, US Open 2012 et Australie 2013). Des occasions perdues qu’il ne rattrapera pas.
« Treize grands chelems pour un gars qui a 27 ans, c’est incroyable. Ce que Rafa parvient à faire dans sa carrière mérite le respect, c’est clairement l’un des meilleurs de tous les temps », souligne Novak Djokovic, battu en finale par l’ogre de Manacor. À 26 ans, le Serbe est bloqué à six titres majeurs.
Après une saison 2012 marquée par une sérieuse blessure au genou gauche dont il a souffert pendant sept mois, Nadal a repris de plus belle sa marche vers les sommets.
Les chiffres sont éloquent : 60 matches gagnés (dont 22 sur 22 sur ciment), 3 matches perdus, 13 tournois joués, 12 finales, 10 titres (dont 2 en grand chelem et 5 en Masters 1 000, la catégorie la plus relevée après les majeurs). Le Majorquin fait une saison à la Djokovic-2011 (70 victoires – 6 défaites, 10 titres dont 5 Masters 1 000 et 3 du grand chelem, mais aucun après l’US Open).
« Je ne pensais jamais être capable de gagner tout ce que j’ai gagné quand je suis revenu après ma blessure, surtout pas deux tournois du grand chelem », a expliqué le Majorquin, que l’ancien joueur devenu commentateur John McEnroe considère maintenant « comme le plus grand joueur de tous les temps ».
« Il faut prendre en compte son bilan face à Federer (21 v. – 10 d.), Djokovic (22-15) et Andy Murray (13-5), et il faut regarder les Jeux olympiques (or en simple en 2008). Il a des Coupes Davis (4) que Roger n’a pas », argumente McEnroe.
« J’ai longtemps dit que Federer était pour moi le plus grand de tous les temps, et certainement le plus beau joueur. Mais maintenant je penche pour Rafa », conclut l’Américain.