L’Italie joue la première de ses trois balles de match ce soir contre les Tchèques, à Turin, où une victoire la qualifierait pour le Mondial 2014 à deux journées de la fin de ce groupe qualificatif et lui permettrait de travailler déjà à la préparation de son été brésilien. Le Christ du Corcovado leur tend les bras. Les Tchèques, encore sonnés par la défaite à domicile inattendue contre l’Arménie dans le temps additionnel (2-1), ne semblent pas en mesure de résister aux « Azzurri » qui retrouvent leur danger numéro un, Mario Balotelli, suspendu contre les Bulgares (victoire de l’Italie 1-0 à Palerme).
Et si les hommes de Michal Bilek accrochaient les Italiens, il resterait à la « Nazionale » les matches au Danemark et contre l’Arménie pour valider leur qualification.
Mais assurer celle-ci dès aujourd’hui permettrait à Cesare Prandelli de commencer les répétitions, avec dans un coin de la tête la grande scène du Maracana pour la finale du 13 juillet.
Car si l’Italie séduit par son jeu alerte, découvert par le grand public à l’Euro 2012, elle a encore quelques réglages scéniques à peaufiner.
Ses jeunes interprètes ont un peu calé et, contre la Bulgarie, l’équipe a été sauvée par deux champions du monde 2006, Alberto Gilardino, buteur, et Gianluigi Buffon, mur.
Thiago Motta (31 ans) a été préféré à l’autre Parisien, Marco Verratti (20 ans), pour filtrer les ballons au milieu de terrain, et Stephan el-Shaarawy (20 ans), révélation de la première moitié de saison dernière, est resté sur le banc en Sicile malgré les suspensions de Balotelli et Pablo Osvaldo.
À Turin, pour le premier match de l’équipe d’Italie dans un stade privé, celui de la Juventus, Prandelli devrait encore se fier à la vieille garde pour assurer les trois derniers points.
Il envisage aussi de revenir au 3-5-2, son système de secours à chaque fois que ses joueurs semblent moins sûrs, tactiquement comme physiquement. Or la Bulgarie les a secoués en seconde période, et traditionnellement l’Italie, dont le championnat reprend fin août, fatigue lors des matches de début septembre. Andrea Barzagli blessé, Prandelli devrait reculer Daniele De Rossi au centre de la défense, option plusieurs fois utilisée, notamment en amical contre l’Argentine. De Rossi avait coûté le premier but (défaite 2-1) sur une passe ratée, mais il avait fait un bon match par ailleurs. Cristian Maggio et Emanuele Giaccherini devraient occuper les couloirs, autour d’une régie Antonio Candreva, Andrea Pirlo, Riccardo Montolivo. En attaque, Balotelli va jouer son nouveau rôle « milanais », pivot au service de l’autre attaquant, Osvaldo, et des incursions des milieux.
L’encadrement de la « Nazionale » a battu le tambour pour que les tifosis « juventini » n’entonnent pas leur fameux chant où il est question de sauter pour que meure Balotelli... Mais « Super Mario » est l’idole de l’équipe nationale, et le public ne sera pas exactement celui des matches de club. Surtout, avec un but, il pourrait rallier tous les suffrages.
Si l’Italie est virtuellement au Mondial, la République tchèque n’est pas encore écartée de la course à la deuxième place, même si la Bulgarie semble la mieux placée. Les Blancs-Verts-Rouges de « Lubo » Penev, qui jouent à Malte, reçoivent d’ailleurs les Tchèques au dernier match, le 15 octobre.
Mais l’Arménie et le Danemark, qui s’affrontent à Erevan, peuvent aussi rêver. À condition que cette lutte à quatre à la Pyrrhus ne finisse pas par attribuer la plus mauvaise des neuf deuxièmes places de la zone Europe, excluant le vice-roi du groupe B des barrages. L’Italie, à cette époque, devrait déjà se préparer pour le Mondial.

(Source : AFP)