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Moyen Orient et Monde - Russie

L’opposant Navalny conteste la victoire annoncée du maire sortant de Moscou

L’avocat appelle à un rassemblement d’envergure dans la capitale ce soir.

Alexeï Navalny dans un bureau de vote de Moscou.Vasily Maximov/AFP

L’opposant russe Alexeï Navalny a affirmé que son score à l’élection municipale hier à Moscou contraignait le maire sortant soutenu par le Kremlin à un second tour, contestant le résultat de sondages de sortie des urnes. « Nos propres sondages de sortie des urnes indiquent qu’il y aura un second tour », a déclaré M. Navalny, opposant numéro un au président Vladimir Poutine, devant une foule de journalistes à son état-major de campagne après la clôture du scrutin. « Nous appelons la mairie à ne pas se lancer dans des falsifications. Nous ferons tout pour les empêcher », a encore déclaré Alexeï Navalny, qui a d’ores et déjà appelé à un rassemblement dans le centre de Moscou ce soir. « Actuellement, Sobianine et son principal soutien Vladimir Poutine sont en train de décider s’il faut qu’il y ait une élection relativement honnête et qu’il y ait un second tour ou pas », a déclaré M. Navalny, avant de s’éclipser. Selon l’état-major de l’opposant, le maire sortant Sergueï Sobianine n’obtenait que 46 % contre 35,6 % à M. Navalny. Selon deux sondages publiés après la clôture du scrutin à 20h00 (16h00 GMT), M. Sobianine, un ancien chef de cabinet de Vladimir Poutine, l’emporte dès le premier tour. Selon la Fondation Opinion publique (FOM), M. Sobianine est crédité de 52,5 % des voix contre 29,1 % pour M. Navalny. Un autre sondage de l’institut Vtsiom, proche du pouvoir, donne 53 % à M. Sobianine contre 32 % pour M. Navalny.


« Change la Russie, commence par Moscou », disait le slogan d’Alexeï Navalny dans la campagne, et la plupart de ses électeurs rencontrés dans des bureaux de vote dimanche, généralement sans illusion sur ses chances de l’emporter, disaient avoir voulu envoyer un message à Vladimir Poutine. « Chaque vote en sa faveur nous rapproche du changement », avait ainsi expliqué Ivan Volkov, un cadre financier de 28 ans. En votant dans un bureau du sud-ouest de la capitale, le président Poutine s’est de son côté dit « certain » de la victoire de son candidat. Avocat de 37 ans, pourfendeur de la corruption aux accents nationalistes, Alexeï Navalny avait pris la tête du mouvement de protestation à l’hiver 2011-2012. Sa participation à l’élection à Moscou, même s’il n’a pas eu accès aux grands médias et a dû mener campagne dans la rue et sur Internet, a changé la donne dans un paysage politique aseptisé et où l’opposition est marginalisée depuis dix ans. En sursis d’une peine de prison, l’opposant avait grimpé ces dernières semaines dans les sondages d’intentions de vote à près de 20 %, restant cependant loin derrière le maire sortant Sergueï Sobianine, grand favori du scrutin.


Condamné en juillet à cinq ans de détention pour des accusations de malversations qu’il dit fabriquées de toutes pièces, Alexeï Navalny a été emprisonné puis libéré contre toute attente par la justice jusqu’à l’examen en appel. Il a mobilisé plusieurs milliers de volontaires et plus de 2,3 millions d’euros en donations. Plusieurs chefs d’entreprise du secteur de l’Internet lui ont manifesté publiquement leur soutien, et l’économiste réputé Sergueï Gouriev, récemment réfugié en France, est l’auteur de son programme économique. Sergueï Sobianine, 55 ans, gestionnaire efficace sans charisme, a de son côté multiplié les initiatives pour séduire les Moscovites, de la création d’un système de vélos en libre-service à de gigantesques chantiers de rénovation du centre historique. Nommé par un décret du Kremlin en 2010, M. Sobianine a convoqué une élection anticipée pour asseoir sa légitimité dans la mégalopole de 12 millions d’habitants.

 

 

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commentaires (4)

S'il veut avoir du crédit pour une prochaine élection , il est jeune , qu'il accepte sa défaite . Sinon qu'il attende gentiment le verdict de son procés , car il risquerait de ne plus jamais pouvoir se représenter.

Jaber Kamel

12 h 46, le 09 septembre 2013

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Commentaires (4)

  • S'il veut avoir du crédit pour une prochaine élection , il est jeune , qu'il accepte sa défaite . Sinon qu'il attende gentiment le verdict de son procés , car il risquerait de ne plus jamais pouvoir se représenter.

    Jaber Kamel

    12 h 46, le 09 septembre 2013

  • ET IL A BIEN RAISON....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 48, le 09 septembre 2013

  • CONTESTE ! LES PREUVES ? MONSIEUR NA... VAL... NI... SYNONYME DE VAU... RIEN !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 56, le 09 septembre 2013

  • C'est pas que je sois un supporter à tous crins du candidat Poutine, mais ce Navalny ne me dit rien qui vaille. Et son appel à manifester en masse à Moscou, dans le contexte actuel, relève de l'irresponsabilité la plus totale. Il pense pouvoir déclencher un "printemps russe"? Cà va mal finir pour lui...

    GEDEON Christian

    03 h 08, le 09 septembre 2013

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