Madrid n’a jamais organisé de Jeux olympiques. Elle avait déjà été candidate malheureuse pour les Jeux d’été de 1972, 2012 et 2016.
L’Espagne a accueilli une seule fois les Jeux olympiques, ceux d’été en 1992 à Barcelone.
Budget estimé : 3,1 milliards de dollars.
Facture totale estimée en incluant les infrastructures : 5,2 milliards de dollars.
Atouts : des Jeux magnifiques sans dépenses pharaoniques, voilà ce que veut démontrer Madrid. Alors que les prochains Jeux d’hiver de Sotchi en Russie battent déjà tous les records en la matière, l’argument peut faire mouche chez ceux qui prônent un retour sur terre en ces temps de crise économique planétaire.
La capitale espagnole peut s’épargner de gros travaux car plus de 80 % des sites prévus existent déjà. Si elle n’a pas obtenu les Jeux de 2012, ni de 2016, ses échecs ne l’ont pas empêchée d’investir dans les installations sportives promises. Du coup, la facture s’en trouve allégée.
De plus, Madrid offre des Jeux très compacts, répartis dans deux grandes zones, la zone de Campo de las Naciones et la zone de Manzanares. Tous les sites dans la capitale se trouveraient à moins de 10 km du centre-ville et facilement accessibles en transports en commun.
L’Espagne compte trois membres au sein du CIO, contre un pour le Japon et la Turquie. Certes, ils ne pourront pas voter, mais cela compte dans le jeu en coulisses.
Le petit plus : le prince Felipe avait donné une touche royale à la présentation de Madrid à Lausanne début juillet devant les membres du CIO, dont plusieurs sont des têtes couronnées. Le prince des Asturies, comme plusieurs membres de sa famille, peut parler facilement du rêve olympique pour avoir lui-même participé aux JO, à Barcelone, en voile. Bis repetita en Argentine ?
Points faibles : la fragilité de l’économie ibérique reste le gros nuage noir qui menace la candidature madrilène. L’Espagne est plongée dans une récession depuis la mi-2011, avec un taux de chômage de plus de 26 %. Le pays a évité un scénario à la grecque, et même si les perspectives restent compliquées, certains indicateurs annoncent une amélioration à venir. Pour tenter de dissiper les doutes sur sa capacité à s’offrir les Jeux, le comité de candidature a envoyé plusieurs fois au front le secrétaire d’État au Commerce. Des chiffres assénés en série qui ne font guère rêver.
L’Espagne, malgré l’adoption d’une loi au printemps renforçant la législation antidopage, reste perçue comme un cancre dans ce domaine. L’affaire Puerto, avec la décision de la justice espagnole de détruire toutes les fioles de sang saisies dans l’officine du Dr Eufemiano Fuentes, n’a fait que renforcer cette perception.