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Nos Lecteurs ont la Parole

I.- Le Liban, terrain d’affrontement ou espace de réconciliation entre Orient et Occident ?

Marie-Laure Sturm, Allaoui Abdellaoui, Christiane et Michel Rouffet, Francine et Jean-Luc Cretto / Reconstruire ensemble – Suisse
« Ils sont tués dans la banlieue sud parce qu’ils sont chiites,
ils le sont depuis deux ans en Syrie parce qu’ils sont
sunnites ou alaouites, et les chrétiens, éternels boucs
émissaires, subissent les foudres des islamistes et autres
jihadistes parce qu’ils dérangent. »
(La Chronique de Nagib Aoun, « L’Orient-Le Jour » du lundi 19 août).

Telle est l’image généralement diffusée par les médias et communément admise par l’opinion, suite aux terribles attentat de Saïda, Roueiss et Tripoli. L’image d’une réalité en fait infiniment plus complexe... Revenant du Liban au terme d’un pèlerinage paisible et lumineux sur des lieux saints aussi bien chiites, que sunnites, druzes et chrétiens, nous souhaitons témoigner de l’autre face du Liban : celle de sa proverbiale convivialité, qui perdure toujours, envers et contre tous ces événements.Un pèlerinage organisé par Reconstruire ensemble, une association créée et animée par le père Maroun Atallah, militant et œuvrant inlassablement, depuis plus de trente ans, conjointement avec d’autres associations, pour le « vivre-ensemble », rassemblant à maintes occasions des milliers de jeunes et de moins jeunes de tous bords, pour construire concrètement la convivialité qui les anime. Les exemples de leurs actions sont foison.
Nous avons été reçus par les municipalités de Saïda, de Tyr, de Hasbaya, de Rachaya, de Baalbeck, de Bécharré, d’Antélias, de Tripoli, de Batroun. Leurs maires, sans exception, encouragent et soutiennent l’action de Reconstruire ensemble, y compris les représentants du Hezbollah, majoritaires à Baalbeck, et tous nous ont chargés de témoigner de leur volonté de vivre ensemble et de transmettre leurs appels à la paix.
Mêmes discours, mêmes appels des autorités religieuses rencontrées dans toute leur diversité. La convivialité était d’ores et déjà palpable entre eux. Nous pouvons témoigner que l’ouverture au dialogue existe, non seulement chez les chrétiens, mais aussi chez les musulmans, qui ne sont de loin pas tous fanatiques, contrairement aux images trop simplificatrices données par les médias.
Contrairement aux apparences, le conflit ne nous semble pas religieux. Aucune querelle théologique ne divise chrétiens et musulmans d’Orient, ni même les musulmans entre eux. Personne ne combat la foi de l’autre et ne cherche à convertir quiconque de force. Ils reconnaissent au contraire leur foi respective en un même Dieu, admettant que l’on peut tendre à Lui par différentes voies. Cette foi constitue même le fondement de l’entente perçue entre ces musulmans et les chrétiens d’Orient. La cause de leurs conflits est à chercher ailleurs...
L’absence de foi pose, elle, par exemple, problème, en particulier aux musulmans. Ce que rejettent ces derniers, ce n’est donc pas la foi des chrétiens, mais la laïcité (surtout lorsque celle-ci devient une idéologie antireligieuse) et le matérialisme de « l’Occident honni », ainsi que les dérives morales qu’ils lui attribuent.
Une réaction certes souvent outrancière, qui nous a cependant profondément interpellés. La foi ne joue en effet pas le même rôle en Occident qu’en Orient, en particulier en France, pays toujours de référence au Liban.
Reléguée dans la sphère privée, cantonnée loin des rouages d’une société de consommation et de concurrence soumise presque exclusivement à la loi du profit et du plus fort, où par ailleurs tout temps est de plus en plus monétairement comptabilisé, cette foi « privée », privée d’agir dans la cité, expliquerait-elle la dégradation des relations humaines perceptible dans notre Occident matériellement repu, mais humainement de plus en plus pauvre ?
Savons-nous encore accueillir des étrangers, leur ouvrir nos maisons, partager avec eux nos repas, leur donner de notre temps, comme nous l’ont permis de vivre nos hôtes libanais, qui nous ont si généreusement accueillis dans leurs demeures familiales, aussi bien au Sud, qu’au Nord, à l’Est et à l’Ouest du Liban ? Est-il possible de reconstruire des relations véritablement humaines sans la présence de cette dimension spirituelle – qu’elle porte ou non une étiquette religieuse –, cette dimension si perceptible chez chacun de nos hôtes, quelle que soit leur religion ?
« Ils sont tués dans la banlieue sud parce qu’ils sont chiites, ils le sont depuis deux ans en Syrie parce qu’ils sontsunnites ou alaouites, et les chrétiens, éternels boucsémissaires, subissent les foudres des islamistes et autresjihadistes parce qu’ils dérangent. » (La Chronique de Nagib Aoun, « L’Orient-Le Jour » du lundi 19 août).Telle est l’image généralement...
commentaires (6)

ON NE LUI SOUHAITE ÊTRE NI L'UN NI L'AUTRE.... !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 59, le 05 septembre 2013

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Commentaires (6)

  • ON NE LUI SOUHAITE ÊTRE NI L'UN NI L'AUTRE.... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 59, le 05 septembre 2013

  • LES SEULS À BLÂMER SONT LES LIBANAIS OU UNE PARTIE QUI IMPORTE TOUS LES PROBLÈMES ÉTRANGERS ET EN FAIT DES PROBLÈMES LIBANAIS ! TOUT LE RESTE N'EST QUE FOUTAISE !

    SAKR LOUBNAN

    21 h 06, le 04 septembre 2013

  • Bravo! Excellent message a tous les Libanais de tous bords! Il faut s'unir et accepter les differences. Mais il y a le demon occidental qui attise les haines au Liban et au Moyent-Orient pour realiser ses propres interets immoraux et cruels...

    Michele Aoun

    17 h 39, le 04 septembre 2013

  • Que de formules classiques et angéliques émanant d'idées reçues sur le Liban et les Libanais ! Le Liban n'est plus ce qu'il était et ne le sera plus jamais. Malgré leur "proverbiale convivialité" et "leur volonté de vivre ensemble et de transmettre leurs appels à la paix" (clameurs et appels le plus souvent engorgés d'hypocrisie), les Libanais sont responsables de ce qu'est devenu leur pays pour avoir laissé tous les germes étrangers contaminer la nation. Je préfèrerais de loin qu'ils soient sérieux et consciencieux que proverbialement conviviaux et gais, patriotiques plutôt qu'égoïstes, un peu plus sensés que religieux, plutôt civilisés que laxistes, plus laïcs que spirituels, etc. S'il y avait moins de foi, il y aurait moins de problèmes. Quant aux "dérives morales" de « l’Occident honni »... que dire alors des dérives morales et mentales de ceux qui, d'une manière satanique (puisqu'on y est) et par pure bêtise, veulent embarquer le Liban dans la privation des droits et des libertés, ces fanatiques, frustrés, bornés et susceptibles despotes qui ne comprennent pas par exemple comment une femme peut porter une jupe courte et un débardeur ?!... Il est temps d'arrêter de rêver, de cesser de fonctionner spirituellement, regardons plutôt la réalité en face pour mieux agir.

    Robert Malek

    17 h 20, le 04 septembre 2013

  • Contes et légendes du Liban...Il était une fois... Kan ya ma kan fi kadim e zaman ....mais c'est qu'on finirait par y croire nous même à force de la fantasmer,ce Liban merveilleux où coule le lait et le miel...celui" d'avant"...mais d'avant quoi?

    GEDEON Christian

    17 h 01, le 04 septembre 2013

  • J’avoue ne jamais rencontrer cette réalité de "proverbiale convivialité", de "vivre ensemble" à chacune de mes visites au Liban. Certes, nous n’avons pas le même regard. Que de mots soporifiques…

    Charles Fayad

    15 h 50, le 04 septembre 2013

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