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Lifestyle - Anticosti

L’odyssée du chocolatier Menier dans le golfe du St-Laurent

Perdue dans le golfe du Saint-Laurent, l’île québécoise d’Anticosti porte la marque d’un aventurier atypique : le chocolatier Henri Menier qui en avait fait l’acquisition à la fin du XIXe siècle pour y créer une colonie modèle.
Héritier d’une famille ayant fait fortune dans l’industrie pharmaceutique puis dans le cacao, Menier avait pour passion le nautisme et partait régulièrement en yacht en Scandinavie, poussant même au Groenland et dans le golfe du Saint-Laurent. Ce goût prononcé pour les régions nordiques se concrétisa en 1895 lorsqu’il fit l’acquisition pour un prix modique d’Anticosti, une île grande comme la Corse et quasiment inhabitée. Il décida alors de ramener des Français habitant Saint-Pierre-et-Miquelon, non loin de là, et de créer un nouveau village où seront regroupés tous les insulaires : Port-Menier est né. C’est aujourd’hui encore l’unique localité de l’île avec 216 habitants.

Autosuffisance
Son île, Menier la voulait autosuffisante. Il tenta de développer l’agriculture, se fit construire un château et travailla sur des projets de centrale hydroélectrique. Mais son plus grand accomplissement sera d’introduire 220 cerfs de Virginie, en plus d’apporter des orignaux (élans). Jusque là vierge de tout cervidé, l’île devint un paradis pour ces animaux : la population de cerfs est actuellement estimée à
200 000 têtes, en faisant un paradis pour chasseurs.
La mort subite de Menier, en 1913, à 60 ans, mit fin à tous ces projets. Son frère vendit l’île à un groupe forestier et papetier en 1926. Anticosti comptait alors 800 habitants et connaîtra dès lors un inexorable déclin. En 1974, le gouvernement du Québec en devient propriétaire, la coupe forestière demeurant la principale activité.
Hier, des milliards de barils de pétrole ont été découverts à Anticosti... Et pendant que sa poignée d’habitants se déchirent désormais sur son avenir, certains résidents craignent surtout « de perdre (leur) liberté », telle Micheline Léveillée, employée sur un camp de chasse.
Si loin dans le golfe du Saint-Laurent, au milieu des éléments, « le système ne nous atteint pas », explique cette Anticostienne, convaincue toutefois que plus rien ne peut arrêter l’industrie pétrolière. Pourtant, elle n’échangerait pour rien au monde cette vie d’isolement et de frugalité, en osmose avec la nature, cette vie à part qui ne doit pas être si éloignée de l’esprit pionnier des colons qui peuplèrent la Nouvelle-France il y a 400 ans.

(Source : AFP)
Perdue dans le golfe du Saint-Laurent, l’île québécoise d’Anticosti porte la marque d’un aventurier atypique : le chocolatier Henri Menier qui en avait fait l’acquisition à la fin du XIXe siècle pour y créer une colonie modèle.Héritier d’une famille ayant fait fortune dans l’industrie pharmaceutique puis dans le cacao, Menier avait pour passion le nautisme et partait...
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