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Agenda - Hommage à Liliane Germanos Ghazali

Désêtre

Carla YARED
J’ai participé à un séminaire sur « Le traumatisme de Ferenczi » avec Liliane Germanos Ghazali. Nous étions quelques-uns réunis autour de la table de sa salle à manger. Son livre était stabiloshé, usé de lectures et relectures. Je l’entends lire, dans un souffle court, qu’au moment du traumatisme, « toute la force psychique disponible est concentrée sur l’accomplissement de cette seule tâche : procurer de l’air aux poumons d’une façon ou d’une autre ».
On connaît beaucoup de choses sur l’angoisse, le désarroi et la détresse existentiels qui mènent à se renseigner, prendre un numéro de téléphone, hésiter, tergiverser, avant de prendre rendez-vous chez un(e) psychothérapeute ou un(e) psychanalyste. Beaucoup se souviennent de ce premier rendez-vous où une personne étrangère à leur histoire paraît la plus à même de les aider à démêler les fils embrouillés de leur vie.
À l’intérieur du cabinet, raconter, réécrire la vie. Lui donner du sens.
L’analyste, père, mère, frère, sœur, mari, épouse, amant, maîtresse, enfant tout à la fois, aide à reconstruire les morceaux éclatés de chaque histoire.
À la fin d’une analyse, « l’analyste cesse d’être le sujet supposé savoir, il est voué au désêtre ».
J’ai une pensée pour celles ou ceux qui étaient en thérapie avec Liliane Germanos Ghazali. Car quand Lacan parlait du désêtre de l’analyste à la fin de l’analyse, il ne pensait pas à la mort réelle.
C’est triste quand la mort réelle fait irruption dans le cabinet de Liliane Germanos Ghazali et l’ôte à ceux à qui elle tenait la main dans la traversée de leur vie.

Carla YARED
J’ai participé à un séminaire sur « Le traumatisme de Ferenczi » avec Liliane Germanos Ghazali. Nous étions quelques-uns réunis autour de la table de sa salle à manger. Son livre était stabiloshé, usé de lectures et relectures. Je l’entends lire, dans un souffle court, qu’au moment du traumatisme, « toute la force psychique disponible est concentrée sur l’accomplissement...