Les inquiétudes sont-elles fondées ? Pour la Sûreté générale, l’afflux de Syriens au Liban reste « normal ». Selon les chiffres fournis à L’Orient-Le Jour, de 6h à 14h hier, il y a eu 6 600 entrées de Syriens par Masnaa et 3 400 départs. La source interrogée souligne que ces personnes ne peuvent pas toutes être considérées comme des réfugiés, ces derniers étant ceux qui quittent leur pays dans des circonstances dramatiques et s’inscrivent auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR). La grande partie des personnes qui entrent et qui sortent du Liban ont leurs raisons de faire ce déplacement, dont l’une pourrait être un départ préventif vers un lieu plus sûr, en cas de frappe occidentale contre la Syrie, toujours selon cette source.
Par ailleurs, la Sûreté générale « n’applique pas de nouvelles mesures à l’accueil des Syriens – ils doivent toujours obtenir un visa après avoir justifié leur volonté d’entrer au Liban – et n’a pas fermé la porte aux réfugiés syriens, contrairement à d’autres pays environnants », poursuit cette source. À la question de savoir comment réagiraient les autorités en cas d’afflux très important suite à une éventuelle frappe, nous n’avons pas obtenu de réponse à cette question jugée « simplement hypothétique ».
Rappelons que selon un récent rapport de l’UNHCR (voir notre édition du mardi 27 août), « de nouvelles normes, en ce qui concerne la vérification des identités et les fouilles, ont été adoptées par les douanes libanaises, rendant plus difficile l’entrée des réfugiés syriens ». « Les autorités empêchent désormais les réfugiés syriens dont elles jugent l’entrée au Liban non justifiée de franchir la frontière », poursuit ce texte. Ce rapport « fait état de longues files d’attente à la frontière », soulignant qu’il est de plus en plus difficile aux réfugiés palestiniens de Syrie de trouver refuge au Liban. Le nombre de réfugiés inscrits à
l’UNHCR jusqu’à dimanche dernier était de 703 000, toujours selon ce rapport.