Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Eclairage

Obama cherche à éviter les erreurs de Bush

Dix ans après la décision de George W. Bush d’envahir l’Irak sans mandat du Conseil de sécurité, Barack Obama s’apprête à frapper la Syrie de Bachar el-Assad sans en référer à l’ONU, tout en affirmant que la situation est différente.


En l’absence d’accord au Conseil, une opération en Syrie devra être menée par une « coalition de volontaires », comme celle qui avait renversé Saddam Hussein. La Russie, principal allié de Damas, n’a pas manqué de relever la similitude et de rappeler que l’invasion en 2003 était basée sur de fausses informations sur la présence en Irak d’armes de destruction massive, au moment où Américains et Européens affirment de plus en plus ouvertement que l’armée syrienne a mené une attaque massive à l’arme chimique contre un faubourg de Damas la semaine dernière. Le secrétaire d’État John Kerry, qui avait critiqué la « hâte » de George Bush à partir en guerre en Irak, a ainsi qualifié de « moralement indécent » l’usage présumé de gaz toxiques contre la population.


« Cette fois-ci c’est vraiment différent », affirme Richard Gowan, de l’Université de New York. « Seul un partisan acharné de la théorie du complot peut prétendre qu’Obama voulait en arriver là, alors que l’administration Bush avait clairement envie d’envahir l’Irak en 2003 », dit-il. Mais tirer quelques missiles de croisière sera plus facile que de trouver un accord au Conseil de sécurité pour mettre fin au conflit. La Russie et la Chine ont déjà mis leur veto à trois résolutions proposées par les Occidentaux pour faire pression sur le président Assad. « Moscou et Pékin vont sans aucun doute condamner toute action militaire, mais Washington est persuadé qu’agir contre Damas est justifié moralement, et la retenue dont a fait preuve Obama jusqu’à présent devrait l’aider à plaider sa cause », explique M. Gowan.


« Le Conseil de sécurité ne peut pas être le seul et unique garant de ce qui est légal et de ce qui est légitime », estime Richard Haas, président du Council on Foreign Relations et ancien diplomate américain. « Ce serait permettre à un pays comme la Russie d’avoir la haute main sur les lois internationales, et plus largement sur les relations internationales. » Pour M. Haas, les États-Unis ne peuvent pas laisser faire ça. Washington, explique-t-il, « cherche un équilibre » entre une action militaire assez forte « pour imposer l’idée qu’il y a vraiment des lignes rouges à ne pas franchir » mais pas trop forte ou trop longue, « afin de ne pas faire des États-Unis un protagoniste dans cette guerre civile ».
M. Obama, avertit M. Gowan, « va s’apercevoir que le soutien international à une opération militaire américaine s’érode rapidement s’il passe d’une action punitive limitée, liée aux armes chimiques, à une tentative pour renverser le régime ».

 

Voir aussi notre dossier

Repères : vers une intervention militaire étrangère en Syrie
Dix ans après la décision de George W. Bush d’envahir l’Irak sans mandat du Conseil de sécurité, Barack Obama s’apprête à frapper la Syrie de Bachar el-Assad sans en référer à l’ONU, tout en affirmant que la situation est différente.
En l’absence d’accord au Conseil, une opération en Syrie devra être menée par une « coalition de volontaires », comme celle...

commentaires (5)

AUCUN RISQUE....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 35, le 30 août 2013

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • AUCUN RISQUE....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 35, le 30 août 2013

  • QUAND LE RÉGIME VOIT LES FORCES OCCIDENTALES "TIRÉES" ( ! ) PAR DES CHEVAUX HIER... "POUSSÉES" ( ? ) PAR DES BAUDETS AUJOURD'HUI... PENSE-T-ON VRAIMENT ET SÉRIEUSEMENT QU'IL FERAIT DES CONCESSIONS POLITIQUES ET AUTRES ? C'EST RÊVER LES YEUX OUVERTS !!!

    SAKR LOUBNAN

    14 h 28, le 29 août 2013

  • Je repense à la lettre ( inédite ???) de Geagix implorant son sponsor mental à agir en Syrie, je pense qu'il vient de recevoir sa réponse , quelle honte pour le défenseur d'un pouvoir ikhwaniste chez nous au Liban ! et je repense aux illustrés d'Astérix le gaulois , ( le vrai ) quand un centurion dit à sa troupe qu'il ne donnera pas l'ordre d'attaquer le village gaulois parce qu'il avait entendu dire que ces derniers ayant bu la potion magique les attendait pour se défouler , je repense à la réaction d'Obélix qui se fâche tout rouge et qui exige du centurion d'attaquer parce qu'il prive le village d'une bonne partie de rigolade. Il va falloir que les centurions poltrons d'occident nous disent pourquoi ils n'ont plus les glaouis pour y aller en Syrie, on avait envi de rigoler un peu aussi, c'est de notre droit.

    Jaber Kamel

    10 h 47, le 29 août 2013

  • CE NE SERA PAS UNE TÂCHE ARDUE.... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 09, le 29 août 2013

  • LA CRÉDIBILITÉ DU MASTODONTE EST EN JEU !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 26, le 29 août 2013

Retour en haut