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Agenda - Hommage

Au revoir Liliane, le mot adieu ne te va pas

Liliane Germanos Ghazaly a été la Mélanie Klein de la psychanalyse au Liban mais aussi sa Lady.
Elle accueillait ses patients et analysants avec chaleur et douceur, tout en gardant la distance nécessaire à la technique analytique. Cependant, la femme Liliane ne se laissait pas crouler sous les exigences techniques de l’analyste qu’elle était, elle savait rester chaleureuse et laissait son humanité rassurer l’analysant et le patient quand il le fallait. Les analystes et les thérapeutes qui ont été formés par elle sauront continuer cette chaîne de transmission là.
Résistant à toute pensée sectaire, elle survolait la guerre des clochers que se livrent héréditairement les psychanalystes, depuis cent ans. Privilégiant l’amitié à l’institution, cette dernière la faisait souffrir car elle y voyait ses amis se déchirer sans fin.
Son origine, la montagne libanaise, ses études d’ethnologie et ses ouvrages l’ont aidée à garder cette distance nécessaire à la liberté de l’esprit. Ses deux ouvrages en témoignent : Le paysan, la terre et la femme, et Le Liban, rêves, guerres et réalité.
Elle m’appelait affectueusement « Petit frère » et je l’appelais tout aussi affectueusement « Grande sœur ». Lorsque une discussion prenait entre nous une tournure sans fin, chacun voulant avoir raison, elle me rappelait alors à l’ordre générationnel : « C’est toi le petit. »

 

Chawki AZOURI

Liliane Germanos Ghazaly a été la Mélanie Klein de la psychanalyse au Liban mais aussi sa Lady.Elle accueillait ses patients et analysants avec chaleur et douceur, tout en gardant la distance nécessaire à la technique analytique. Cependant, la femme Liliane ne se laissait pas crouler sous les exigences techniques de l’analyste qu’elle était, elle savait rester chaleureuse et laissait...