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Moyen Orient et Monde - Égypte

La « Journée des martyrs » ne mobilise pas grand monde...

Les Frères musulmans contraints à la clandestinité ; Obama se rend compte de l’influence limitée des États-Unis.

Des supporters venus peu nombreux ont défilé dans les rues du Caire hier. Les résultats ne sont pas tels qu’escomptés pour les pro-Morsi, à peine quelques milliers de manifestants... les frères n’arrivent plus à mobiliser les foules.                    Mohammad Abdel Moneim/AFP

Seulement quelques milliers de partisans du président islamiste Mohammad Morsi ont manifesté hier en Égypte, signe que les Frères musulmans, décimés en 10 jours de répression sanglante et décapités par l’arrestation de leurs leaders, n’arrivent plus à mobiliser.
Comme tous les vendredis, ils avaient appelé à des manifestations de « millions » de partisans contre le « coup d’État » de l’armée et pour les « martyrs », et annoncé à la presse 28 manifestations au Caire, rassemblements pour lesquels les forces de l’ordre n’avaient d’ailleurs mis en place qu’un très discret dispositif de sécurité. Mais les prières de la mi-journée ont en fait été annulées dans certaines mosquées et pas plus de cinq défilés réunissant quelques milliers de manifestants ont été recensés dans la capitale. Aucun affrontement n’a été rapporté au Caire, où les manifestations ont été pacifiques. En revanche, à Tanta, dans le delta du Nil, la police a dispersé des manifestants avec des grenades lacrymogènes après des heurts entre les pro et anti-Morsi qui ont fait un mort, selon la police.

 

(Reportage : Porter la barbe et le niqab peut devenir dangereux en Égypte)


Avant le début de la répression de leurs rassemblements à la mi-août, les pro-Morsi mobilisaient des dizaines, voire des centaines de milliers de manifestants au Caire et dans les autres grandes villes. Et près d’un millier de personnes ont péri en moins d’une semaine après le premier assaut sanglant de l’armée et de la police le 14 août au Caire, pour l’immense majorité des manifestants pro-Morsi. En outre, quelque 2 000 militants actifs et cadres des Frères musulmans, selon des responsables de la sécurité, ont été arrêtés depuis, essentiellement les meneurs et organisateurs des manifestations. Une centaine de policiers et soldats ont également trouvé la mort dans les pires violences qu’a connues l’Égypte dans son histoire récente. Résultat : depuis cinq jours, malgré les appels quotidiens à manifester, les rassemblements font long feu faute de participants. D’autant que les grandes villes, en particulier Le Caire, sont sous le joug de l’état d’urgence et d’un couvre-feu, avec leurs grands axes bloqués par des chars et des barrages de police. En dehors des activistes purs et durs qui se sont faits rares, les pro-Morsi ont manifestement peur de descendre dans la rue où le nouveau pouvoir dirigé de facto par l’armée a autorisé les forces de sécurité à ouvrir le feu sur les manifestants hostiles.

Paralysie
Il va sans dire que les Frères musulmans sont totalement désorganisés. Les rares dirigeants de leur exécutif qui ne sont pas encore derrière les barreaux se terrent, et les cadres intermédiaires s’avouent paralysés en l’absence des consignes « écrites » qu’ils recevaient jusqu’alors pour guider leurs troupes, lesquelles arrivaient par autocars entiers des diverses provinces.
Outre M. Morsi, les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, dont le guide suprême Mohammad Badie et ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, doivent comparaître à partir de dimanche notamment pour « incitation au meurtre ». Maher, chef d’une cellule des Frères dans le sud du Caire, reconnaît que la rupture des communications et l’arrestation de l’exécutif du mouvement ont réduit quasiment à néant sa capacité à mobiliser. « J’ai peur que l’on revienne à l’ère Moubarak », lâche-t-il.
Les experts prédisent à la quasi-unanimité un retour progressif de la confrérie à la clandestinité qu’elle a connue la majeure partie de ses 85 ans d’existence. Certains redoutent que les groupes jihadistes et des franges les plus radicales des Frères ne s’orientent ensuite vers le terrorisme.

Sur CNN
Pour sa part, le président américain Barack Obama a reconnu dans une interview diffusée hier par CNN les limites de l’influence des États-Unis dans la crise en Égypte. En plein réexamen de l’assistance militaire et économique de 1,55 milliard de dollars qu’ils versent chaque année au Caire, les États-Unis n’ont pas décidé de geler ou non leur aide. M. Obama a ainsi ajouté : « Je crois que la plupart des Américains diraient que nous devons faire très attention à ne pas sembler soutenir des agissements contraires à nos valeurs et à nos idéaux. »

 

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commentaires (1)

Ils se morsifondent...mais rentrez donc chez vous vous occuper de vos enfants.

GEDEON Christian

03 h 40, le 24 août 2013

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ils se morsifondent...mais rentrez donc chez vous vous occuper de vos enfants.

    GEDEON Christian

    03 h 40, le 24 août 2013

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