S’il loue les efforts du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé et des politiques qu’il a adoptées, à savoir maintenir le taux de change de la livre inchangé et contenir l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, il met toutefois en garde contre le pouvoir du secteur financier à assurer le financement de l’économie sur le long terme et souligne le fait que le secteur commercial, lui, n’arrive pas à sortir son épingle du jeu.
« Le secteur bancaire qui a fait preuve de solidité et de transparence jusque-là n’emploie que 22 mille personnes alors que le secteur commercial en emploie 15 fois plus », a-t-il rappelé, précisant au passage que les dépôts des banques qui totalisent 136 milliards de dollars représentent 3 fois le PIB, alors que la consommation totale est inférieure au PIB. « Le secteur commercial qui est le plus grand secteur de l’économie réelle souffre depuis plus de deux ans.
Les indicateurs sont tous à la baisse », a déploré le responsable qui a tenu à préciser que malgré les prêts subventionnés, l’aide aux secteurs productifs a reculé de 7 % à 4,5 %. L’absence de demande externe (notamment celle des touristes du Golfe) n’aidant pas, le seul moyen de booster la demande est d’avoir recours aux soldes, ce qui réduit la marge de profits des commerçants, a souligné M. Chammas qui a en outre expliqué que les commerçants auront de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts auprès des institutions bancaires et de l’État.
« En atteste le déficit public qui est de l’ordre de 140 % du PIB », a-t-il déploré.
« Les prêts aux logements ont reculé de 14 %, ce qui indique l’hésitation des ménages à emprunter alors que la situation politico-sécuritaire est précaire », a rappelé Nicolas Chammas en espérant par ailleurs que si la grille des salaires venait à être adoptée par le Parlement avec une augmentation des taxes qui incombent aux secteurs productifs, ce serait « l’effondrement de l’économie ».