Pourtant, il y avait eu une détente et un échange d’otages...

Relâché par ses ravisseurs dans le village syrien de Maara, où il a été remis à une délégation du village frontalier de Ersal (Békaa Nord-Est), le Libanais Youssef Moqdad a pu rentrer hier à Makné, son village d’origine, dans la Békaa, où il a été reçu par des jets de riz et des tirs de joie. Il avait effectué un arrêt au village de Ersal. La libération de Youssef Moqdad a eu lieu en échange de celle de treize habitants de Ersal kidnappés par la famille Moqdad en représailles de l’enlèvement d’un des leurs. L’échange a eu lieu hier au siège des services de renseignements de l’armée à Ras Baalbeck, suivi d’une conférence de presse dans un restaurant avoisinant. Le président du conseil municipal de Ersal Ali Hujeiry, qui sera blessé par une embuscade à Laboué sur le chemin du retour (voir par ailleurs), a dénoncé le rapt de Youssef Moqdad, « qui pave la voie à la discorde ». « Nous lèverons la couverture sur toute personne qui recourt à l’enlèvement », a-t-il déclaré. De son côté, Ghazi Moqdad a rappelé, à l’adresse des habitants de Ersal, « les liens de parenté qui nous lient ». « Nous avons réussi à enterrer la discorde », a-t-il conclu.
Quoi qu’il en soit, l’échange d’otages aura été rendu possible grâce à l’interposition des services de renseignements de l’armée et des habitants des villages frontaliers de la Békaa, notamment les dignitaires du village de Flita.
Avant de regagner son village, l’otage chiite Youssef Moqdad a été accueilli et honoré au domicile du chef de la municipalité sunnite de Ersal, au milieu de tirs de joie. Youssef Moqdad a révélé dans ce cadre avoir été détenu dans le village syrien de Rankouss, où il aurait été par ailleurs battu par ses kidnappeurs. « Les ravisseurs m’interrogeaient sur ce que j’aurais pu savoir sur le Hezbollah. Leur but était de provoquer une discorde entre les habitants de Ersal et les villages chiites avoisinants. »