Bahreïn : Mise en garde du gouvernement avant des manifestations

A quelques jours de nouvelles manifestations en faveur de la démocratie à Bahreïn, le Premier ministre a accusé samedi des opposants de vouloir semer le chaos et renverser le pouvoir en place dans le royaume.

Inspirés par le mouvement "Tamarod" (Rébellion) en Egypte le mois dernier, des opposants bahreïnis ont appelé à manifester mercredi.

"Tout le monde est désormais conscient du fait que ce qui se trouve en réalité derrière ce qui est en train de se passer, ce ne sont pas des revendications pour une vie meilleure mais plutôt un changement de régime et la volonté de pousser le pays vers le chaos et la ruine", a déclaré Cheikh Khalifa bin Salman al Khalifa, Premier ministre, cité par l'agence de presse officielle.

L'opposition, dominée par des membres de la majorité chiite, exige la démocratisation de la vie politique à Bahreïn, petit Etat du Golfe proche allié des Etats-Unis gouverné par une dynastie sunnite.

Le durcissement des lois anti-terroristes entré en vigueur le 1er août prévoit des peines de prison alourdies et la déchéance de la nationalité bahreïnie, des dispositions que les défenseurs des droits de l'homme craignent de voir appliquées aux contestataires.

Les nouvelles lois interdisent entre autres les manifestations dans la capitale, Manama, sans autorisation des services de sécurité.

Cheikh Khalifa, qui s'exprimait lors d'un déplacement officiel, a déclaré que le mouvement de contestation à Bahreïn visait à déstabiliser l'ensemble du Golfe. Ces propos pourraient viser l'Iran, régulièrement accusé par son gouvernement d'être à l'origine des manifestations, ce que récuse Téhéran.

"C'est désormais Bahreïn qui est la priorité parce ce que c'est un point d'entrée vers d'autres pays de notre région et il est de notre devoir de déjouer toutes ces tentatives désespérées", a dit le Premier ministre.