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Brésil : pression religieuse contre l'avortement en cas de viol

Alors que le pape arrive lundi au Brésil, la présidente Dilma Rousseff subit des pressions de l'Église catholique pour mettre son véto à un projet approuvé au Parlement, qui ouvre la porte à la légalisation de l'avortement.

 

La semaine dernière, des secteurs religieux ont prévenu Mme Rousseff que si elle ne mettait pas son véto au projet, il y aurait une campagne contre elle pour la présidentielle d'octobre 2014, rapporte lundi le quotidien O Globo.

 

Lors des élections de 2010 où elle a été élue, Mme Rousseff pourtant athée, s'était engagée à ne pas dépénaliser l'avortement, autorisé au Brésil uniquement en cas de viol (jusqu'à huit semaines de grossesse) ou quand la vie de la mère est en danger.

 

Le point le plus polémique du projet, que la présidente doit promulguer avant le 1er août - c'est-à-dire trois jours après le départ du pape François au Brésil à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) - est la mesure dénommée "prophylaxie de la grossesse" car les religieux y voit une libéralisation de l'avortement à n'importe quel moment de la grossesse.

La direction de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) a déclaré "qu'associer la grossesse à une maladie qui doit être évitée, avec le terme prophylaxie, était inadmissible", selon le journal.

 

La mesure rend obligatoire le traitement d'urgence des victimes de violences sexuelles dans les hôpitaux publics (et gratuits) et leur accès à des médicaments pour empêcher la grossesse non désirée, comme la pilule du lendemain.

 

Ce projet à l'initiative d'une députée du Parti des Travailleurs (PT-gauche, au pouvoir) a été présenté il y a 14 ans et n'a été approuvé au Parlement que le mois dernier. Pour son auteur, Iara Bernardi, "c'est une question de santé publique et de défense des droits de l'homme".

 

Les mouvements féministes quant à eux réclament la promulgation du projet dans son intégralité, estimant qu'il "rend plus humain le traitement des victimes de violences sexuelles".

 

Le chef de cabinet à la présidence Gilberto Carvalho a reçu jeudi au palais du gouvernement en audience des prêtres et des laïcs du mouvement "pro-vida" (pour la vie) qui lui ont remis une demande de veto.

Il a déclaré que les religieux "avaient été durs" avec la présidente mais que le gouvernement écoute également les groupes féministes.

Alors que le pape arrive lundi au Brésil, la présidente Dilma Rousseff subit des pressions de l'Église catholique pour mettre son véto à un projet approuvé au Parlement, qui ouvre la porte à la légalisation de l'avortement.
 
La semaine dernière, des secteurs religieux ont prévenu Mme Rousseff que si elle ne mettait pas son véto au projet, il y aurait une campagne contre elle pour la...