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Liban - Le commentaire

Le 8 Mars s’attache à sa stratégie du vide

Que Nabih Berry ait sonné le glas du 8 Mars n’a pas changé grand-chose au comportement de ce bloc qui s’attache à son ancienne habitude : tenter de gouverner seul ou de contrôler le reste des composantes du pays, même si cela doit causer un vide institutionnel. C’est en usant de cette stratégie que le 8 Mars a pu choisir le président de la République, le président de la Chambre, le Premier ministre, et la forme du gouvernement actuel, en menaçant de recourir à la rue à chaque échéance.
Il est vrai que M. Berry a proposé que chacune des composantes du 8 Mars présente ses propres revendications à Tammam Salam concernant les ministres qui les représenteront au sein du cabinet, mais les partis du 8 Mars ont d’abord voulu savoir quels portefeuilles leur étaient destinés, le général Aoun s’attachant au ministère de l’Énergie. Il est vrai aussi que M. Berry a laissé tomber l’affaire du tiers de blocage, mais ses alliés ont vite fait de rappeler « la nécessité de respecter le pacte national ». Et si M. Berry refuse d’admettre que le général Aoun ne s’entend plus avec le Hezbollah, le chef du CPL a indiqué que la participation du Hezb au gouvernement est une condition nécessaire pour qu’il en fasse partie alors que le 14 Mars refuse que le parti de Dieu soit représenté au sein du cabinet tant qu’il n’aura pas révisé sa position envers les combats en Syrie.
Ainsi, les choses ne sont pas près d’être résolues. En effet, le 8 Mars rejoue son ancienne carte. En s’attachant à un cabinet d’union nationale pratiquement impossible à mettre sur pied dans la conjoncture présente, le 8 Mars entraîne le pays vers un vide institutionnel. Il suffit de prêter l’oreille au général Aoun qui affirme qu’il n’y aura pas de cabinet formé bientôt, pour en être sûr.
Dans de telles conditions, deux choix s’offrent à Tammam Salam. Soit former un cabinet de figures indépendantes et laisser faire le président Sleiman pour convaincre les partis du 8 Mars de la nécessité d’accorder la confiance au gouvernement. Soit démissionner et laisser le cabinet Mikati en place, aucun autre gouvernement ne pouvant être formé. C’est alors que le 8 Mars se régalera du vide instauré, toujours souhaité quand la situation empêche les huit-marsistes de gouverner seuls.
Aujourd’hui, seul un changement au niveau de la crise syrienne ou au niveau des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite peut faire que le 8 Mars abandonne sa « stratégie du vide ». Et dans ce méli-mélo institutionnel, il y a bien un joueur qui peut encore faire basculer les choses sur la scène interne : Walid Joumblatt, qui se doit de prendre une noble décision pour sauver le pays. Car il est impossible de perpétuer cette politique vindicative qu’adopte le 8 Mars qui n’accepte que le cabinet qui lui sied, la loi électorale qui lui convient et les chefs sécuritaires sur lesquels il peut compter. À défaut d’obtenir ce butin, le vide est toujours, et restera pour le Hezbollah le bienvenu.
Que Nabih Berry ait sonné le glas du 8 Mars n’a pas changé grand-chose au comportement de ce bloc qui s’attache à son ancienne habitude : tenter de gouverner seul ou de contrôler le reste des composantes du pays, même si cela doit causer un vide institutionnel. C’est en usant de cette stratégie que le 8 Mars a pu choisir le président de la République, le président de la Chambre,...

commentaires (4)

Quoique ...le vide ...c'est de l'optimisme à l'état latent ...(pas comme Charles) car il peut donc... se remplir...le trop plein ..c'est moins évident....lol !

M.V.

17 h 27, le 16 juillet 2013

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Commentaires (4)

  • Quoique ...le vide ...c'est de l'optimisme à l'état latent ...(pas comme Charles) car il peut donc... se remplir...le trop plein ..c'est moins évident....lol !

    M.V.

    17 h 27, le 16 juillet 2013

  • Plus vrai que vrai cet article!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 59, le 16 juillet 2013

  • LE VIDE.... LE VIDE... MAIS SANS LE VIDE... PAS DE MAINMISE !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 36, le 16 juillet 2013

  • Élémentaire Classicisme fakîhàrieNique....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 52, le 16 juillet 2013

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