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Sport - Exploit - Course à pied

Gloria Nasr achève à Beyrouth une course de trois mois débutée à Paris

Nasr, médecin franco-libanaise, vise à promouvoir la paix au Proche-Orient en montrant que « tous les obstacles sont surmontables ».

Gloria Nasr à Beyrouth, le 11 juillet 2013, après un long périple.

Impossible d’imaginer qu’elle vient de courir 3 880 km depuis Paris quand elle débarque en tenue rose fluo, perchée sur des talons de 10 centimètres. Partie le 7 avril de la capitale française, Gloria Nasr est arrivée à Beyrouth hier soir.
Accompagnée d’une caravane et d’un cycliste, cette médecin libanaise de 43 ans habitant en France depuis 17 ans est partie de son « pays adoptif » pour rejoindre « son pays natal » trois mois plus tard. Sponsorisée par la Fondation Saradar, qui promeut les talents sportifs et artistiques libanais, elle a sillonné l’Europe, en passant par la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie avant de terminer en Turquie, où elle a parcouru plus de 1 000 kilomètres à travers les montagnes.


Courant six jours sur sept, au rythme de 50 kilomètres par jour en moyenne, elle a traversé des climats parfois glaciaux, parfois étouffants. « Je suis partie de Paris, il faisait 3 °C, je suis arrivée en Turquie, il faisait près de 40 °C ! » a déclaré Gloria hier lors d’une conférence de presse tenue en son honneur au siège de la Fondation
Saradar, à Achrafieh.

 





Découvertes et rencontres
Son secret ? « Courir en sous-régime. » Habituée des marathons où elle adopte un rythme de 13 km/h, Gloria a baissé sa vitesse à 10 km/h. « Je courais entre 5 et 7 heures par jour, mais cette course était entrecoupée de nombreuses pauses, pour manger, me reposer... Ce n’était pas du tout comme un marathon. Au final, j’étais entre 10 et 12 heures sur la route chaque jour. Ce fut une expérience riche de découvertes et de rencontres », raconte-t-elle.


Reçue à plusieurs reprises chez l’habitant pour la nuit, elle a été encouragée dans chaque pays, mais se souvient d’un accueil particulièrement « chaleureux et accueillant » en Roumanie. Courant en mini-short et brassière au-dessus du nombril, elle a reçu quelques « réactions perverses », mais ses idées reçues sur le sujet se sont effondrées. « Tout le monde m’avait dit qu’en tant que femme, j’aurais des problèmes en Turquie. J’avais donc prévu un sac “spécial Turquie” avec des vêtements moins provocants. Mais à la frontière, j’ai demandé au douanier ce qu’il en pensait, et il a répondu en rigolant : “Tu peux mettre la burqa si tu veux, mais qu’est-ce que tu vas avoir chaud en courant sous 40 °C !” Alors j’ai couru avec mon mini-short et j’ai reçu beaucoup de respect et d’admiration. »

 


Un projet dédié à la paix
À l’origine, Gloria comptait longer la côte syrienne pour ensuite atteindre le Liban. Les événements actuels l’en ont empêché. Elle s’est arrêtée à Adana, dans le sud de la Turquie.
« Une frustration » pour cette femme qui court justement pour promouvoir la paix dans la région. Née à Beyrouth en 1970, elle n’a connu son pays qu’en guerre. Elle avait 5 ans quand la guerre civile a commencé, et l’a quitté pour la France à 25 ans, quand elle se terminait.


« Je sais bien que ce n’est pas parce que je cours que la paix va s’installer, mais je veux juste montrer qu’avec de la volonté, on peut surmonter tous les obstacles », explique-t-elle. Malgré la situation actuelle, elle a chaussé à nouveau ses tennis hier après-midi pour rejoindre Adonis. Elle compte terminer son parcours par 300 kilomètres de course à travers le Liban. Dernière étape : la tombe de son père dans le sud du pays.

 

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Impossible d’imaginer qu’elle vient de courir 3 880 km depuis Paris quand elle débarque en tenue rose fluo, perchée sur des talons de 10 centimètres. Partie le 7 avril de la capitale française, Gloria Nasr est arrivée à Beyrouth hier soir.Accompagnée d’une caravane et d’un cycliste, cette médecin libanaise de 43 ans habitant en France depuis 17 ans est partie de son « pays...

commentaires (2)

Bravo pour ce pari tres difficile. C'est bien qu'il y ait encore des personnes qui luttent pour la paix au Moyen-Orient, chacun a sa facon. Chapeau Mme Nasr!

Michele Aoun

12 h 01, le 12 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • Bravo pour ce pari tres difficile. C'est bien qu'il y ait encore des personnes qui luttent pour la paix au Moyen-Orient, chacun a sa facon. Chapeau Mme Nasr!

    Michele Aoun

    12 h 01, le 12 juillet 2013

  • Vive le sport , nostalgie , et surtout ce dévouement et courage pour courir au nom de la paix qui s'éloigne petit à petit de la région . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    10 h 37, le 12 juillet 2013

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