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À La Une - syrie

Assad: L'Occident envoie des "terroristes" en Syrie pour s'en débarrasser

L'opposition réunie à Istanbul pour désigner son chef.

Des bâtiments à Homs endommagés par les bombardements. REUTERS/Yazan Homsy

Le président syrien Bachar el-Assad a accusé l'Occident d'envoyer des "groupes terroristes takfiri" (extrémistes sunnites) dans son pays pour s'en débarrasser.
Dans un entretien publié jeudi dans le quotidien gouvernemental As-Saoura, le chef de l'Etat, confronté à une rébellion armée, assure que les pays occidentaux espèrent que "ces groupes terroristes, qui représentent pour eux un source d'inquiétude depuis des décennies, vont venir se faire tuer en Syrie et qu'ils pourront ainsi s'en débarrasser".


Le gouvernement qualifie de "terroristes" tous ses opposants et insiste sur le fait que l'arrivée croissante de combattants étrangers prouve que le soulèvement ayant commencé en mars 2011 avant de se radicaliser, est en fait un complot.
Selon le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls, plus de 600 ressortissants européens, dont 120 Français, se sont rendus en Syrie depuis le début du conflit pour combattre le régime. Une quarantaine de Français sont actuellement dans le pays. "Tous ne sont pas des jihadistes et des terroristes", mais beaucoup ont rejoint la mouvance radicale affiliée à el-Qaëda et le phénomène est jugé "très préoccupant par son ampleur", avait il dit début juin.

 

La fin de l'islam politique
Bachar el-Assad assure que même les pays occidentaux qui soutiennent la révolte ne parlent plus de "révolution". "Le mot révolution n'est plus mentionné et l'on parle maintenant de terrorisme (...) Ils sont passés à une nouvelle phase: ils font une distinction entre les bons et les mauvais terroristes mais le mot révolution ne figure plus dans leur vocabulaire", dit-il.


Le président syrien a par ailleurs assuré que les manifestations monstres contre son homologue égyptien déchu Mohamed Morsi marquent la fin de l'islam politique, selon des extraits de son interview à As Saoura publiés sur la page Facebook de la présidence. "Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d'autres, est condamné à l'échec", a ajouté M. Assad.

 

Parallèlement, les membres de la Coalition de l'opposition syrienne ont commencé à discuter jeudi à Istanbul pour désigner leur nouvelle équipe dirigeante et tenter d'afficher un front commun face au régime .

En tête de l'ordre du jour de la réunion qui a débuté dans un hôtel stambouliote en matinée figure le choix d'un nouveau président pour remplacer Moaz al-Khatib, qui a démissionné en mars dernier.

Cinq personnalités ont officiellement fait acte de candidature pour lui succéder à la tête du principal rassemblement des adversaires du régime, dont l'actuel président par intérim Georges Sabra et l'ancien président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun, a-t-on appris auprès de la Coalition.

 

 

Une "étape critique de la révolution"

Initialement prévu fin mai, le choix du nouveau président avait été ajourné faute d'accord après des discussions qui avaient étalé au grand jour les divisions de la Coalition et la guerre d'influence que s'y livrent ses principaux parrains, le Qatar et l'Arabie saoudite. Sous la pression de leurs soutiens, les opposants étaient finalement parvenus à un accord sur l'élargissement de leur mouvement, jusqu'alors largement dominé par les Frères musulmans soutenus par les Qataris, à des personnalités réputées plus proches des Saoudiens.

 

(Pour mémoire : Les Saoudiens redoutent l’influence croissante des chiites)

 

Cette réunion intervient alors que les rebelles ont cédé du terrain ces dernières semaines à l'armée fidèle au régime, épaulée de façon décisive par des centaines de combattants du Hezbollah chiite libanais.

Après avoir repris Qousseir (centre-ouest de la Syrie, près de la frontière libanaise), les troupes du président Assad et le Hezbollah ont lancé depuis lundi une nouvelle offensive contre la ville de Homs (centre), un verrou entre le nord et le sud du pays, et l'armée poursuit ses bombardements sur Damas et sa périphérie.

 

"Nous traversons une étape critique de la révolution. La Coalition comprend combien il est important pour elle d'être en mesure de répondre aux défis auxquels elle est confrontée", a déclaré jeudi devant la presse son porte-parole Khaled Saleh.

Les divisions internes qui ont marqué sa dernière réunion à Istanbul ont été très mal accueillies par les pays "amis" de la Syrie, notamment les Occidentaux qui hésitent toujours à livrer des armes aux rebelles de peur qu'elles ne tombent entre les mains les plus extrémistes.

 

(Pour mémoire : Des membres du Hezbollah convertis au christianisme pour éviter l'expulsion du Golfe ?)

 

Outre leur président et son équipe dirigeante, les 114 membres de la Coalition doivent également discuter de la nomination du gouvernement du "Premier ministre" intérimaire Ghassan Hitto.

Le projet de conférence internationale de paix, dite Genève 2, toujours défendu par la Russie et les Etats-Unis malgré de nombreuses difficultés, fait également partie du menu des discussions de l'opposition.

 

L'armée poursuit son assaut à Homs

La Coalition a répété jeudi à l'ouverture de sa réunion qu'elle ne s'y rendrait pas.

"La chute de Homs ferait peser un risque sur toute solution politique", a estimé M. Saleh.

"Si Homs tombe, il nous serait très difficile d'expliquer aux familles des dizaines de milliers de Syriens qui ont été tués pourquoi nous irions négocier avec un régime qui nous montre jour après jour qu'il ne le veut pas et qu'il veut juste tuer plus de Syriens", a-t-il ajouté.

 

L'aviation syrienne bombardait jeudi Homs, au centre du pays, alors qu'au sol l'armée loyale à Bachar el-Assad se montre dans l'incapacité jusqu'à présent d'effectuer une percée dans les quartiers rebelles, a indiqué une ONG.

"Les appareils militaires ont mené quatre raids contre Khaldiyé (nord) qui a été avec la Vieille ville cible d'un intense bombardement", a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Des combats sporadiques se déroulent aux abords de Khadiyé", a précisé cette organisation qui bénéficie d'un large réseau de militants à travers la Syrie.

 

A Damas, un adjoint du ministre syrien du Travail a été blessé par une bombe magnétique placée sous sa voiture à Baramké, dans le centre de la capitale, selon l'OSDH qui fait également mention du bombardement du camp palestinien de Yarmouk à Damas.

Dans la province méridionale de Deraa, l'Observatoire indique que six personnes ont été tuées à Cheikh Miskeen.

 

Éclairage

« Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »

Le président syrien Bachar el-Assad a accusé l'Occident d'envoyer des "groupes terroristes takfiri" (extrémistes sunnites) dans son pays pour s'en débarrasser.Dans un entretien publié jeudi dans le quotidien gouvernemental As-Saoura, le chef de l'Etat, confronté à une rébellion armée, assure que les pays occidentaux espèrent que "ces groupes terroristes, qui représentent...

commentaires (6)

Il finira d'office dans la benne à Ordures ce type !

Antoine-Serge KARAMAOUN

00 h 37, le 05 juillet 2013

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Commentaires (6)

  • Il finira d'office dans la benne à Ordures ce type !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    00 h 37, le 05 juillet 2013

  • Le dictateur confiant. Il peut continuer à détruire la Syrie jusqu'à la dernière pierre et jusqu'au dernier syrien sunnite! Ensuite ce sera la première "République des crominels" de l'histoire.

    Halim Abou Chacra

    16 h 43, le 04 juillet 2013

  • Ah ça c'est sûr, le boucher de Damas n'a besoin de personne à part des mercenaires du Hezbollah pour massacrer son peuple. La Syrie est foutue, elle sera le champ de toutes les batailles pour une décennie au moins. Et ce Staline de Bachar en est le seul responsable.

    Robert Malek

    16 h 33, le 04 juillet 2013

  • Il est démoniaque ce dictateur ...! mais il n' a pas besoin d'intervention étrangère...Cela plus de deux ans .. . qu'il détruit son pays...! pourquoi voudrait il une intervention de l'étranger pour continuer le travail ...?

    M.V.

    16 h 12, le 04 juillet 2013

  • Assad confiant il a probablement raison sauf Irak II et division de la Syrie en cantons . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 51, le 04 juillet 2013

  • Et même avec ça , il n'est pas dit qu'une intervention étrangère arrangerait les choses pour le grand mercenariat salafowahaboqatariqaidacanibal !! la seule chose qui pourrait mettre fin à cette orgie meurtrière est de déposer les armes et de composer avec le régime légitime. No way out . L'intervention étrangère quand elle est dite par Bashar, ça ressemble plus à un piège pour les occidentaux qu'à autre chose.

    Jaber Kamel

    15 h 45, le 04 juillet 2013

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