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Moyen Orient et Monde - France

Tapie inculpé pour escroquerie dans l’enquête sur l’arbitrage Adidas

L’homme d’affaires et ancien ministre qui venait de passer quatre jours en garde à vue a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

L’homme d’affaires français Bernard Tapie a été inculpé hier « pour escroquerie en bande organisée », dans l’enquête sur l’arbitrage controversé de son litige avec la banque du Crédit Lyonnais dans la vente d’Adidas, a annoncé son avocat Me Hervé Temime.
Bernard Tapie, 70 ans, qui venait de passer quatre jours en garde à vue dans les locaux sécurisés d’un hôpital parisien, a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
Me Temime a affirmé que le dossier était « vide d’élément susceptible de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d’une escroquerie ». Il a annoncé que son client s’exprimerait lundi soir après être allé « se reposer loin de Paris ».
Selon l’avocat, « aucun élément de nature politique » n’est reproché à son client, allusion à sa possible relation avec l’ex-président Nicolas Sarkozy.
Pieds nus et en pyjama vert, selon une source interne à l’Hôtel-Dieu, Bernard Tapie a passé une grande partie de sa garde à vue dans cet hôpital, à deux pas du Palais de justice, qui dispose d’une salle spécialisée pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.
Hier également, le Consortium de réalisation (CDR), organisme sous tutelle de l’État chargé du passif du Crédit Lyonnais, a déposé un recours devant la cour d’appel de Paris contre la sentence arbitrale qui avait mis fin au très ancien contentieux sur la vente de l’équipementier sportif Adidas en 1993.
Grâce à cet arbitrage, qui lui avait octroyé 403 millions d’euros en 2008, l’homme d’affaires et ancien ministre, ayant connu par le passé la gloire puis la prison, avait pu revenir aux affaires.
Les magistrats cherchent notamment à comprendre comment Bernard Tapie a plaidé sa cause auprès de l’ancien président Nicolas Sarkozy et de l’ex-ministre de l’Économie Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Ils s’intéressent aussi de près à ses liens avec les arbitres.
« Rien ne permet d’affirmer que M. Tapie ait eu directement ou indirectement des liens avec M. (Pierre) Estoup (l’un des juges arbitres) susceptibles de remettre en cause son impartialité », a affirmé Me Temime.
L’inculpation de M. Tapie intervient après celles de trois autres personnes également pour escroquerie en bande organisée, une accusation passible de dix ans de prison et un million d’euros d’amende.
L’actuel PDG d’Orange, Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de l’ex-ministre de l’Économie Christine Lagarde, a également été inculpé. La directrice générale du FMI a, elle, été placée sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui d’inculpée et de témoin, après avoir comparu devant la Cour de justice de la République, compétente pour juger les infractions commises par des membres du gouvernement.
Interrogé par les policiers le 31 juillet 2012, Bernard Tapie leur avait affirmé n’avoir « jamais parlé du dossier » à un président de la République, à un Premier ministre, ministre ou aux membres de leurs cabinets. L’enquête a depuis montré qu’il s’était rendu de nombreuses fois à l’Élysée, notamment deux mois après l’élection de M. Sarkozy, en juillet 2007, pour une réunion uniquement sur l’arbitrage. Simple « réunion d’information », a plaidé M. Tapie en ne démentant pas sa présence.
« Laisser entendre que M. Sarkozy y est pour quoi que ce soit est un coup monté » pour l’atteindre politiquement, avait-il dénoncé. Une analyse réitérée dans son livre paru jeudi, dans lequel il affirme que M. Sarkozy n’a donné « aucune instruction ».
Cette affaire réveille en France le spectre du conflit d’intérêts entre politique et monde des affaires. Certains soupçonnent Nicolas Sarkozy d’avoir favorisé Bernard Tapie pour son soutien lors de la campagne de 2007.
( Source : AFP)
L’homme d’affaires français Bernard Tapie a été inculpé hier « pour escroquerie en bande organisée », dans l’enquête sur l’arbitrage controversé de son litige avec la banque du Crédit Lyonnais dans la vente d’Adidas, a annoncé son avocat Me Hervé Temime.Bernard Tapie, 70 ans, qui venait de passer quatre jours en garde à vue dans les locaux sécurisés d’un hôpital...
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Au tapis...

GEDEON Christian

12 h 25, le 29 juin 2013

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  • Au tapis...

    GEDEON Christian

    12 h 25, le 29 juin 2013

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