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Campus - Liban

Regards d’étudiants français sur Beyrouth

Entre 150 et 200 jeunes Français ont étudié cette année au Liban. Alors que la fin de l’année universitaire approche, quatre étudiants français tirent le bilan de leur expérience pour « Campus ».

Un étudiant français dans le Chouf.

«Pourquoi le Liban ? » Cette question, les jeunes étudiants français l’ont souvent entendue cette année. « Mon rêve, à la base, était de partir pour Damas, la ville des Omeyyades », explique Bilal, étudiant à l’Université Saint-Joseph. Mais pour ce féru d’histoire de 21 ans, le Liban reste un bon choix. « J’étais très curieux de découvrir la diversité religieuse du pays », dit-il. David, jeune Rennais de 25 ans en échange au département dentaire de l’USJ, rêvait quant à lui d’une destination « exotique », à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident. Pour Paul-Antoine, « fasciné par les chrétiens d’Orient », des raisons religieuses ont motivé, en partie du moins, son choix.
Comme eux, nombreux sont les jeunes Français qui achèvent en ce moment une année universitaire au Liban. Le pays a accueilli cette année entre 150 et 200 étudiants venus de France, la plupart dans le cadre de programmes d’échanges universitaires de six mois à un an, selon les estimations de l’ambassade. Ce chiffre plancher pourrait devenir bien plus important si l’image du pays, non immunisée contre les tensions régionales, venait à s’améliorer.

Étonné par la modernité du pays
À l’arrivée, les surprises sont nombreuses. « Mon premier souvenir, c’est le port de luxe de Beyrouth », se rappelle Paul-Antoine. Les boutiques, les yachts, les grands restaurants... Ce n’est pas vraiment ce à quoi s’attendait le jeune homme. « J’ai été étonné par la modernité du pays, par le fait que tant de gens parlent anglais ou français », avoue-t-il.
Si, pour les étudiants français, la recherche d’un logement n’a posé que peu de problèmes, le quotidien, par contre, a souvent été plus compliqué. David évoque les coupures d’eau et d’électricité. Bilal, lui, ne s’est jamais habitué aux épuisants « bruits de Beyrouth », un mélange de klaxons, d’appels à la prière et de flux continu de voitures. Quant à Paul-Antoine, il se plaint qu’au Liban, « on ne puisse pas se déplacer à pied » car « rien n’est aménagé pour les piétons ». Le tout pour une vie souvent aussi chère qu’à Paris.


La plupart des Français se répartissent entre l’USJ et l’AUB. En ce qui concerne l’apprentissage, David ne regrette absolument pas son choix. Le département dentaire de l’USJ dispose selon lui d’un « excellent matériel » et d’un très bon encadrement des travaux pratiques, parfois meilleur qu’en France. Du côté des étudiants de l’AUB, on se montre un peu moins satisfait. « C’est le système QCM, très général, très à l’américaine », résume Paul-Antoine, étudiant en sciences politiques à l’AUB, qui vante cependant l’émulation associative du campus.
Mais malgré de bonnes conditions d’études, les jeunes Français sont parfois déçus par l’attitude de leurs homologues libanais. « Les cours sont de très bonne qualité, mais les étudiants ne sont pas toujours au niveau, estime Marine. Les étudiants libanais n’ont souvent aucune méthode de travail, même au niveau master. »


De manière générale, la vie au Liban séduit les étudiants étrangers. « J’ai trouvé ici une société hyperdynamique et créatrice », s’enthousiasme Bilal qui a participé à la campagne de peinture des escaliers de Mar Mikhaël durant l’été 2012. « Le Liban, c’est le pays arabe le plus libéral », ajoute Marine, heureuse de pouvoir « me maquiller », « sortir en robe » et « avoir des amis garçons ».
Pour beaucoup, le meilleur aspect du séjour au Liban reste la possibilité de voyager à travers le pays. « Le Liban est un pays magnifique, où tout est facile d’accès », explique Paul-Antoine, qui a particulièrement apprécié la Qadisha, « ses petits monastères et ses chemins très verts ». Des visites pleines de découvertes, bonnes ou mauvaises. « On croise souvent des réfugiés syriens sur les routes. C’est assez dur à voir », avoue David.
Au cœur des enjeux régionaux, à la frontière entre l’Orient et l’Occident, le Liban aura représenté pour tous un choc, « une leçon de vie même ! », s’exclame Bilal. Quant à Paul-Antoine, qui n’avait « aucune connexion avec les pays arabes » avant son départ, il espère à présent pouvoir revenir au Liban « chaque année ».

Bruno MEYERFELD



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