Pour Monika Borgmann, présidente de UMAM, cet événement vise à sensibiliser le public libanais sur l’importance des archives dans un pays où le travail de mémoire et l’écriture de l’histoire restent inachevés. Cela s’inscrit dans la mission que s’est donnée UMAM depuis 2004, de collecter les archives datant essentiellement de la période de la guerre civile, afin de fournir les éléments nécessaires pour susciter une réflexion collective sur la violence du passé, permettre le débat et l’échange d’idées dans le but de contribuer au devoir de mémoire.
Les collections d’archives sont donc en permanence accessibles sur demande, notamment aux chercheurs, journalistes et artistes, afin de faire connaître au plus grand nombre les archives datant de la guerre. Un site web à même été créé à cet égard, Memory At Work, qui regroupe un vaste rayon d’archives et répertorie des données historiques, de la guerre civile à nos jours; traitant des disparitions, assassinats politiques, massacres ainsi que de certains aspects occultés de la guerre. Ces archives numérisées seront accessibles lors de la journée portes ouvertes, ainsi que les archives audiovisuelles et les documentaires réalisés par UMAM portant sur la guerre, qui ne sont pas encore disponibles sur le site web.
Ainsi lors de cette journée, l’ensemble de la collection d’archives de UMAM sera accessible au public, ainsi que les collections exposées lors d’événements organisés précédemment par l’ONG. En effet, la collection « Books From the Battlefield », groupant principalement des œuvres littéraires de propagande qui retracent le rôle joué par la production culturelle en temps de guerre, sera présentée. Les visiteurs pourront également profiter de la collection de photos et posters de l’exposition « Collecting Dahyeh », qui documente l’histoire de la banlieue sud de Beyrouth et sa transformation rapide durant la guerre civile. Enfin, la collection des photos de disparus libanais durant la guerre civile de l’initiative « Missing », sera également exposée. L’importante collection d’archives culturelles de UMAM sera également accessible lors de cette journée, comme par exemple les archives de Studio Baalbeck ou encore celles de l’hôtel Carlton, ce qui témoigne d’une volonté de sauvegarder l’héritage culturel du pays.
À noter également que les archivistes de Memory At Work seront à la disposition des visiteurs pour répondre aux questions et expliquer le processus de collection des archives, ainsi que le travail de recueil de témoignages des victimes et acteurs de la guerre civile. Les organisateurs espèrent attirer un public large et divers, afin de faire connaître ou redécouvrir aux Libanais des aspects souvent méconnus de leur(s) histoire(s), provoquer le débat et l’échange d’idée et contribuer au devoir de mémoire.
Jean Kassir
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