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Culture - Performance

Histoire d’un jour, parcours d’une vie

Afaf Zurayk et Cornelia Krafft ont présenté, à la galerie Janine Rubeiz, une œuvre une et plurielle, à la fois graphique et vidéo. Deux travaux indépendants qui se sont nourris l’un de l’autre pour atteindre d’autres dimensions.

Cornelia Krafft et Afaf Zurayk, deux générations qui se complètent.  Photos Michel Sayegh

Comment «A dog’s day life» (un jour d’une vie de chien) est-il devenu «A day in the life of a pomegranate» (la journée d’une grenade)? Comment des dessins à l’encre en noir et blanc, minimalistes et épurés, sont-ils devenus des images à deux dimensions en couleur, ouvrant des fenêtres, des portes à un autre monde? Et comment deux artistes de générations différentes (vingt ans d’écart) peuvent-elles se comprendre et s’exprimer à l’unisson en donnant corps à deux œuvres indépendantes sans jamais se phagocyter ou s’anéantir, mais en s’imbriquant et se complétant, créant ainsi des émotions nouvelles et inédites?

Sur le vif...
C’est ce qui a été réalisé dans ce travail intuitif lequel, s’il est né en un jour pour Zurayk ou Krafft, a nécessité néanmoins une sorte de macération et une profonde élaboration en amont. «Comme une intériorisation», diront les artistes.
Pour Afaf Zurayk (BA en Fine arts à l’AUB et MA à l’Université de Harvard, mais aussi ayant enseigné à Washington puis au Liban, où elle a élu domicile depuis quelques années), dessiner et peindre sont les poumons par lesquels elle respire et expulse tout ce qui est comprimé en elle. Ce travail comprenant quinze croquis, elle avoue l’avoir effectué en une seule journée. «Un jour, je prends un crayon et un papier que je pose sur mes jambes, et là, comme si j’étais habitée, j’esquisse ces croquis dont l’inspiration est la grenade.» Des dessins qui racontent la femme, son œil intérieur, le bonheur de la fertilité, mais aussi les souffrances de la naissance et de la procréation.


Aussitôt achevés, les dessins sont mis de côté. C’est Cornelia Krafft (artiste chorégraphe installée au Liban après avoir achevé un parcours d’études et d’enseignement de beaux-arts à Vienne) qui les remarque et décide de les voir de plus près. «Je ne savais pas au début ce que j’allais en faire, mais aussitôt les idées se sont précipitées, les images aussi. Il fallait aller vite pour donner forme et en même temps donner une seconde vie à ces dessins», confie Krafft.
De là naît un film de onze minutes tourné avec la caméra de Léa Najjar. Cornelia Krafft et Alana Mejia Gonzalez y retracent la vie de la femme faite de sucre et de grenade ou de sang, de rouge et de blanc avec limpidité mais violence. Des images fortes sous le seul éclairage naturel du jour où les symboles historiques se succèdent tout en croquant le présent, la journée de chien de Zurayk. «Tout a été réalisé en dix heures», avoue Krafft.
Quel regard Afaf Zurayk porte sur ce film qui ne lui a été présenté qu’aussitôt achevé?
L’artiste qui perçoit le dessin et la peinture comme une chorégraphie de mouvements a vu cette œuvre comme une révélation. «Nous ne nous sommes jamais entretenues à propos de ce travail, mais lorsque j’ai vu le film, il m’a semblé qu’un dialogue avait été établi au-delà de nous-mêmes.»
Un dialogue sans chaînes, sans contraintes, libre mais aussi chargé de respect pour l’une et pour l’autre, pour ces deux œuvres indépendantes qui se sont nourries l’une de l’autre pour se compléter et se charger d’expressions nouvelles et vierges.

Comment «A dog’s day life» (un jour d’une vie de chien) est-il devenu «A day in the life of a pomegranate» (la journée d’une grenade)? Comment des dessins à l’encre en noir et blanc, minimalistes et épurés, sont-ils devenus des images à deux dimensions en couleur, ouvrant des fenêtres, des portes à un autre monde? Et comment deux artistes de générations différentes (vingt...

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OÙ SONT-ILS CES DESSINS ? C'EST DE L'ART VISUEL QU'ON PARLE.

Gebran Eid

13 h 11, le 27 mai 2013

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Commentaires (1)

  • OÙ SONT-ILS CES DESSINS ? C'EST DE L'ART VISUEL QU'ON PARLE.

    Gebran Eid

    13 h 11, le 27 mai 2013

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