Son auto était garée sur une place pour handicapés : le député Moukheiber s’excuse

Une photo d’une voiture portant une plaque d’immatriculation parlementaire garée sur une place réservée aux personnes handicapées dans le parking d’un centre commercial à Beyrouth s'est propagée comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Prise par Sara Habbouche, la photo a d’abord été publiée sur le blog de Rita Kamel, avant d’être partagée en masse sur Facebook et Twitter.

Dans son post, la blogueuse dénonce l’attitude agressive du chauffeur qui apparaît sur la photo : « Le chauffeur pense qu’il est acceptable de menacer la photographe, écrit Rita Kamel. Non, c’est inacceptable ». « Nous savons tous combien la vie est difficile pour les personnes handicapées au Liban », conclut-elle.

La voiture, qui porte le numéro 28, appartient au député Ghassan Moukheiber, membre du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme du général Michel Aoun. L’affaire est d’autant plus surprenante au vu du militantisme de M. Moukheiber en faveur des libertés publiques. Le député, qui est également avocat, est rapporteur de la commission parlementaire libanaise des droits de l'homme.

Interrogé par Lorientlejour.com, le député libanais a exprimé sa surprise, affirmant qu’il n’est pas au courant de cette affaire. « C’est mon chauffeur qui a dû garer la voiture à cet emplacement », a-t-il dit. « C’est certainement une erreur de sa part et je m’en excuse à sa place », a-t-il ajouté.

Concernant des « menaces » que son chauffeur aurait proférées contre la photographe, M. Moukheiber assure encore une fois ne pas être au courant de cette histoire. « C’est une faute qui n'aurait pas dû avoir lieu », a-t-il conclu.

Dans un message publié sur Facebook, M. Moukheiber tient à féliciter « les personnes qui ont rapporté cette affaire », tout en souhaitant clarifier l’incident : « La voiture m’appartient bien, mais c’est mon chauffeur qui l’a garée sans ma demande ni mon consentement à cet emplacement », écrit le député.

« Je condamne cet acte et je prendrai les mesures nécessaires pour qu’un tel incident ne se répète plus jamais, affirme M. Moukheiber. Mon chauffeur a des consignes spécifiques qui l’obligent à respecter les lois… Mais malheureusement les erreurs sont parfois inévitables ».

Le député tient par ailleurs à rappeler qu’il a lui-même rédigé la loi 220/2000 relative aux droits des handicapés au Liban. « C’est une cause pour laquelle j’ai milité pendant de nombreuses années, avant même mon élection au Parlement », écrit M. Moukheiber. « Mon engagement vis-à-vis de cette cause ne se limite pas au respect ou non des espaces réservés aux personnes handicapées, mais inclut également le suivi de l'application de la loi relative à leurs droits », conclut-il.