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Corée du Nord : un dérapage est « toujours possible »...

Pyongyang commence à énerver Pékin...

Un chien nord-coréen mordant l’effigie du ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin, au cours d’une manœuvre de l’armée de Pyongyang.KCNA/Reuters.

C’est très probablement en allusion à la Corée du Nord que la Chine a, une nouvelle fois et par la bouche de son numéro un, déploré hier la montée des tensions dans la péninsule en déclarant qu’aucun pays ne devrait être autorisé à plonger la région dans le chaos. Une mise en garde que Pékin a lancée alors que les États-Unis ont décidé d’ajourner, « pour éviter toute mauvaise interprétation », un tir expérimental de missile intercontinental prévu la semaine prochaine sur une base de Californie.
Pyongyang a multiplié les déclarations belliqueuses contre Washington et Séoul depuis que les Nations unies lui ont imposé de nouvelles sanctions après son troisième essai nucléaire en février. Le ton employé par le régime de Kim Jong-un, 30 ans, est encore monté d’un cran depuis le début de manœuvres militaires conjointes entre les États-Unis et la Corée du Sud. Et en dépit des déclarations nord-coréennes selon lesquelles la sécurité des missions diplomatiques étrangères ne sera plus assurée à partir de mercredi, les ambassades semblent pour l’heure continuer à fonctionner normalement.
Pékin a d’ailleurs fait savoir hier que c’est le cas de sa représentation et a demandé expressément à Pyongyang de garantir la sécurité de ses diplomates, de ses ressortissants et de ses investissements dans le pays. À ce sujet, l’Allemagne, par la voix de son ministre des AE Guido Westerwelle, a jugé « inacceptable » toute date butoir après laquelle la Corée du Nord ne serait plus en mesure d’assurer la sécurité des ambassades. Notons qu’une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 87 pays de l’UE doit se tenir aujourd’hui à Bruxelles, selon une source européenne.
L’irritation de la Chine, seul allié politique et principal partenaire commercial de la Corée du Nord, est allée croissante ces derniers jours. C’est ainsi lors d’un forum économique sur l’île de Hainan que le nouveau président chinois Xi Jinping a élevé le ton en déclarant qu’aucun pays « ne devrait être autorisé à plonger une région et même le monde entier dans le chaos par calcul égoïste ». Son chef de la diplomatie a exprimé la même frustration dans un communiqué diffusé samedi soir à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. « Nous nous opposons aux propos et aux actes provocateurs de la part de tous les pays de la région et nous ne permettrons pas que l’on sème le désordre aux portes de la Chine », a martelé Wang Yi.

Offre suisse
Face à la surenchère nord-coréenne, les pays occidentaux disent de leur côté prendre la menace au sérieux, tout en essayant de ne pas jeter d’huile sur le feu.
Hier, un responsable du département américain de la Défense a ainsi annoncé le report sine die d’un tir de missile intercontinental Minuteman III, programmé de longue date sur la base aérienne de Vandenberg, en Californie, « pour éviter toute mauvaise interprétation ou erreur de calcul » dans le contexte actuel de tension. « C’est une initiative logique, prudente et responsable », a dit ce responsable du Pentagone, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, sans citer explicitement la Corée du Nord.
Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a estimé pour sa part, sur Sky News, que la réponse internationale devait être « très claire, unie et calme en toute circonstance parce qu’il est important de ne pas alimenter la rhétorique frénétique que l’on a vue ces dernières semaines ».
Pour désamorcer la crise, le ministère suisse des Affaires étrangères a pris contact avec la Corée du Nord pour proposer la médiation de son pays, où le jeune Kim Jong-un aurait étudié pendant plusieurs années sous un nom d’emprunt. « La Suisse est disposée à contribuer à la détente dans la péninsule coréenne et est toujours prête à contribuer à la recherche d’une solution, si tel est le vœu des parties, par exemple en accueillant des rencontres entre celles-ci », a fait savoir le ministère dans un communiqué.

Séoul
À Séoul, un porte-parole de la présidence a assuré que la Corée du Sud était « militairement prête » à faire face à toute éventualité, dont un possible tir de missile nord-coréen. « Pour le moment, il n’y a pas de signe de guerre totale, a-t-il dit en citant le chef de la Sécurité nationale. Mais si un conflit localisé devait éclater, la Corée du Nord doit être consciente qu’elle en paiera le prix. »
En attendant, Washington et Séoul ont annulé une réunion prévue le 16 avril dans la capitale américaine entre le général Martin Dempsey, chef de l’état-major interarmées US, et son homologue sud-coréen, le général Jung Seung-jo. L’agence de presse sud-coréenne avait d’ailleurs affirmé que le Sud s’inquiétait d’une possible provocation du Nord en l’absence du chef de ses armées.
(Sources : agences)
C’est très probablement en allusion à la Corée du Nord que la Chine a, une nouvelle fois et par la bouche de son numéro un, déploré hier la montée des tensions dans la péninsule en déclarant qu’aucun pays ne devrait être autorisé à plonger la région dans le chaos. Une mise en garde que Pékin a lancée alors que les États-Unis ont décidé d’ajourner, « pour...