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À La Une - Crise

Khatib en Syrie pour la première fois en tant que chef de l'opposition

Assad refuse de quitter le pouvoir ; les rebelles progressent à Alep.

Des combattants rebelles devant un lanceur de roquettes à Alep. REUTERS/Saad Abobrahim

Ahmed Moaz al-Khatib a effectué dimanche sa première visite en Syrie en tant que chef de l'opposition, se rendant dans la région d'Alep (nord) sous contrôle de la rébellion.

 

Il s'est rendu à Menbej et Jarablous, deux localités au nord-est d'Alep. Dans une vidéo tournée à Menbej, on le voit souriant, des passants l'embrassent chaleureusement.

Selon un responsable de l'opposition, il a évoqué avec des responsables locaux "les élections qui se tiennent aujourd'hui à Gaziantep" en Turquie, pour élire un Conseil provincial chargé de gérer les affaires dans la province d'Alep où la rébellion a enregistré des avancées importantes.

 

Ainsi, les insurgés se sont emparés de la quasi-totalité de l'académie de police à Khan al-Assal (nord) à l'issue de combats qui ont tué en huit jours 120 soldats et policiers et 80 rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Près de la frontière turque, des combattants du Front jihadiste Al-Nosra et d'autres insurgés ont pris le contrôle d'une prison à Raqa, libérant "des centaines" de détenus, a ajouté l'ONG. Et dans Damas, deux obus sont tombés près de la place des Omeyyades sans faire de victimes.

 

Dans le nord-ouest du pays, 15 rebelles sont morts lors d'une offensive de l'armée dans le Jebel Turcoman, près de Lattaquié, selon l'OSDH. L'armée dit avoir repris le contrôle de huit hameaux et de la localité de Beit Alwan.

 

(Reportage: « Nous luttons pour nous débarrasser d’un dictateur, non pour laisser des étrangers nous en imposer un nouveau »)

 

Dans le même temps, une rare interview avec le président syrien Bachar el-Assad a été publiée dimanche. Lors de l'entretien, M. Assad a une nouvelle fois exclu de quitter le pouvoir, mais s'est déclaré prêt à discuter avec les opposants s'ils déposent les armes alors que le conflit dévastateur entre le 15 mars dans sa 3e année sans aucun règlement en vue.

"Aucun patriote ne peut penser à vivre en dehors de son pays. Je suis comme tous les patriotes syriens", a-t-il expliqué au Sunday Times, écartant de nouveau tout départ comme l'exigent l'opposition, les pays occidentaux et plusieurs pays arabes pour permettre une transition politique.

 

Son principal allié régional, l'Iran, a même annoncé samedi sa participation à l'élection présidentielle prévue en 2014. "Le président Assad, comme d'autres, participera à la prochaine élection", a dit le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi devant son homologue syrien Walid Mouallem.

"Nous sommes prêts à négocier avec tout le monde, y compris des militants qui déposent les armes", a ajouté M. Assad dans cette interview filmée la semaine dernière dans sa résidence à Damas. "Nous pouvons engager un dialogue avec l'opposition, mais pas avec les terroristes".

L'opposition rejette, quant à elle, toute négociation qui n'aboutirait pas à un départ de M. Assad.

 

Fin février, M. Mouallem a pour la première fois évoqué un dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit qui, selon l'ONU, a tué plus de 70.000 personnes depuis son déclenchement par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression. L'ONU s'est proposée de "faciliter" un dialogue entre l'opposition et une délégation du régime "crédible et habilitée" à discuter.

M. Assad s'est aussi dit peiné pour les victimes du conflit en notant que "des milliers de familles ont perdu des êtres chers (...)" en soulignant que "personne ne peut sentir leur peine plus que nous".

 

Il a fustigé l'attitude de Londres favorable aux rebelles. "Comment peut-on s'attendre à ce qu'ils (les Britanniques) réduisent la violence alors qu'ils veulent envoyer du matériel militaire aux terroristes et n'essaient pas de faciliter le dialogue entre Syriens".

En réaction, le chef de la diplomatie britannique William Hague a accusé M. Assad de "délirer" en refusant d'admettre sa responsabilité dans le "massacre" dans son pays, où l'ONU a déploré des "crimes contre l'Humanité".

 

Enfin, le président Assad n'exclut pas des représailles à un raid israélien qui selon des sources américaines a visé en janvier des objectifs militaires près de Damas: "Engager des représailles ne veut pas dire que l'on va rendre missile pour missile et balle pour balle. Nous n'avons pas à annoncer quelle sera notre manière à nous de procéder", a-t-il dit.

 

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Ahmed Moaz al-Khatib a effectué dimanche sa première visite en Syrie en tant que chef de l'opposition, se rendant dans la région d'Alep (nord) sous contrôle de la rébellion.
 
Il s'est rendu à Menbej et Jarablous, deux localités au nord-est d'Alep. Dans une vidéo tournée à Menbej, on le voit souriant, des passants l'embrassent chaleureusement.
Selon un responsable de l'opposition, il a...

commentaires (3)

Et le suicide continue pour une Syrie qui agonise Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

17 h 26, le 03 mars 2013

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Commentaires (3)

  • Et le suicide continue pour une Syrie qui agonise Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 26, le 03 mars 2013

  • Et les Insurgés prêts à discuter avec le régime. Et la SAMBA MACABRE continue...

    SAKR LEBNAN

    13 h 18, le 03 mars 2013

  • Comment discuter avec un criminel de guerre...? et pourquoi faire...? négocier son impunité pour le saccage de la Syrie..?

    M.V.

    12 h 21, le 03 mars 2013

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