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De la sanction à la violence enseignante, il n’y a qu’un pas, franchi au quotidien dans certaines de nos écoles

Une loi obsolète autorise la correction des élèves

Ziyad Baroud reconnaît la nécessité d’abroger l’article 186, « inacceptable », du code pénal.

L’article 186 du code pénal autorise «les corrections infligées aux enfants par leurs parents ou leurs maîtres dans la mesure où elles sont tolérées par le commun usage». Cet article n’est pas uniquement consacré à l’enseignement, mais il autorise les corrections tolérées par le commun usage, tant de la part des parents que des
enseignants.
Par commun usage, le législateur a voulu «interdire la violence qui laisse des traces», explique le juge pour enfants Roland Chartouni. Autrement dit, «il est interdit de frapper un enfant avec un bâton, mais la petite fessée est autorisée, de même que la réprimande», précise-t-il. «L’objectif n’est pas de faire mal à l’enfant, mais de le pousser à changer de comportement, souligne-t-il. Autrement, la sanction serait inutile.»
De son côté, l’avocat et ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, reconnaît la nécessité d’abroger cet article «inacceptable» du code pénal. «Il faut toutefois considérer la primauté du texte», indique-t-il, affirmant que la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par le Liban, a la primauté sur l’article 186. «Cette convention est explicite concernant la violence à l’école», précise-t-il. «Mais cela n’empêche pas qu’il existe une lacune dans l’adaptation d’une loi interne pour qu’elle soit en conformité avec la loi internationale.» «Une lacune qui pourrait ne pas être comblée de sitôt, vu que l’abrogation de l’article 186 n’est pas prévue dans la refonte en cours du code pénal», regrette-t-il. «Quoi qu’il en soit, il ne faut pas donner à l’enseignant ce privilège d’impunité et d’immunité», observe l’avocat du syndicat des enseignants, tout en assurant que dans certains cas, «c’est l’enseignant qui est maltraité par les élèves».
L’article 186 du code pénal autorise «les corrections infligées aux enfants par leurs parents ou leurs maîtres dans la mesure où elles sont tolérées par le commun usage». Cet article n’est pas uniquement consacré à l’enseignement, mais il autorise les corrections tolérées par le commun usage, tant de la part des parents que des enseignants.Par commun usage, le législateur a...