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Moyen Orient et Monde - Mali

Des soldats français se positionnent à Kidal

Paris appelle au dialogue entre le Nord et le Sud.

À Gao, il reste quelques traces de la présence des groupes islamistes armés, qui y avaient multiplié les exactions depuis plus de neuf mois. Sia Kambou/AFP

L’armée française était positionnée hier à Kidal, dernière grande ville du nord du Mali sous contrôle de groupes armés, ce qu’a confirmé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Nous avons pris dans la nuit (de mardi à mercredi) l’aéroport de Kidal », à 1 500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne, a-t-il annoncé. Les soldats français n’ont cependant pas pénétré en ville et restent bloqués sur l’aéroport, « par une tempête de sable », a-t-il ajouté. L’arrivée de soldats français à Kidal intervient après la reconquête, aux côtés de l’armée malienne et sans grande résistance, des deux autres grandes villes du Nord, Gao et Tombouctou, aux mains de groupes islamistes armés qui y avaient multiplié les exactions depuis plus de neuf mois. Kidal était le fief d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), dirigé par Iyad Ag Ghaly (ex-rebelle touareg), un groupe islamiste armé allié à el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI).
Mais des dissidents d’Ansar Dine, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ont récemment affirmé tenir Kidal avec les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Le MIA a dans la foulée assuré rejeter le terrorisme et prôner une « solution pacifique » à la crise. « Les Français ont rencontré des membres du MNLA et aussi le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, ainsi que des notables locaux », a affirmé un membre de l’administration locale. « Nous sommes dans une situation particulière à Kidal et nous faisons en sorte d’avoir des relations de bonne intelligence avec les touareg », a confirmé à Paris M. Le Drian. Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes, dont Ag Ghaly et l’Algérien Abou Zeïd, un des émirs d’AQMI, se sont réfugiés dans le massif des Ifoghas, montagnes au nord de Kidal, près de la frontière algérienne. Dans toutes les villes reconquises, les soldats français ont pris soin d’apparaître aux côtés de militaires maliens, les laissant patrouiller dans les rues. Mais à Kidal, le MIA et le MNLA ont affirmé leur hostilité à la présence de soldats maliens, craignant des exactions contre les communautés arabe et touareg. De même, ils ont demandé hier dans un communiqué que les soldats maliens et ouest-africains ne pénètrent pas dans la ville et sa région avant qu’une « solution politique » ne soit trouvée.

Manuscrits saufs
À Tombouctou, plusieurs témoignages ont fait état de la destruction d’une partie des précieux manuscrits dans cette capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique subsaharienne aux XVe et XVIe siècles. Mais la plupart d’entre eux ont été placés en lieu sûr, a déclaré le responsable du projet de conservation des manuscrits de Tombouctou à l’université du Cap, en Afrique du Sud. « Une grande majorité a été sauvée (...) plus de 90 % », a indiqué Shamil Jeppie. « Il y a eu des dégâts et certains objets ont été détruits ou volés, mais beaucoup moins que ce qu’on a dit dans un premier temps. » Une information confirmée par Essayouti el-Boukhari, expert malien, qui a précisé que la plupart des manuscrits n’étaient pas entreposés dans le bâtiment qui a été pillé par les jihadistes.
Dans ce contexte, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a affirmé hier que les forces françaises quitteraient « rapidement » le Mali, ajoutant : « Maintenant, c’est aux pays africains de prendre le relais. » Quelque 3 500 soldats français sont actuellement déployés au Mali, un chiffre qui devrait monter à environ 4 400 dans les prochains jours, selon Paris. Ceux qui ont parcouru la piste de 500 km menant de Niono à Tombouctou n’ont pas tiré un coup de feu pendant leur trajet, ont par ailleurs indiqué hier des sources militaires françaises.
La France a également appelé hier Bamako à « engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali ». Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a aussi salué l’adoption par le Parlement malien mardi d’une « feuille de route » politique pour l’après-guerre. Ce document prévoit notamment une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la « réconciliation nationale ». Sur ce point, le Burkina Faso, médiateur dans la crise malienne au nom de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), s’est dit rester « disponible » pour un dialogue politique au Mali, selon le gouvernement burkinabé.
(Source : agences)
L’armée française était positionnée hier à Kidal, dernière grande ville du nord du Mali sous contrôle de groupes armés, ce qu’a confirmé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Nous avons pris dans la nuit (de mardi à mercredi) l’aéroport de Kidal », à 1 500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne, a-t-il annoncé. Les soldats...

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