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Le vétéran de la gauche Milos Zeman remporte haut la main la présidentielle tchèque

Se qualifiant comme "euro-fédéraliste" favorable à l'adoption de l'euro, il succédera à l'eurosceptique Vaclav Klaus, dont le mandat expire le 7 mars.

L'ex-Premier ministre de gauche Milos Zeman a remporté samedi la première élection présidentielle tchèque au suffrage universel direct. REUTERS/Petr Josek

L'ex-Premier ministre de gauche Milos Zeman, 68 ans, a remporté haut la main samedi la première élection présidentielle tchèque au suffrage universel direct, avec 55,16% des voix après le dépouillement de 98% des bulletins.
Son adversaire Karel Schwarzenberg, 75 ans, ministre tchèque des Affaires étrangères, n'a quant à lui obtenu au second tour que 44,84% des voix, selon ces résultats quasi-définitifs.

 

"Je promets de faire tout mon possible pour être le porte-voix de tous les citoyens", a déclaré le président élu sous les applaudissements de ses partisans. "Jusqu'ici, c'était un match opposant le Sparta Prague et le Slavia Prague (deux grandes équipes de football tchèque, ndlr). Maintenant, je vais jouer pour l'équipe nationale", a affirmé M. Zeman.
Il a aussi annoncé que son premier déplacement l'étranger après la prise de fonction le conduirait en Slovaquie voisine.


Se qualifiant comme "euro-fédéraliste" favorable à l'adoption de l'euro, M. Zeman succédera à l'eurosceptique Vaclav Klaus, dont le second et dernier mandat quinquennal expire le 7 mars.

Milos Zeman sera un "président pro-européen", a résumé le politologue Tomas Lebeda, interrogé par l'AFP.
"Il n'est certes pas un euro-enthousiaste sans réserve, mais son approche à l'égard de l'Union européenne sera sûrement beaucoup plus rationnelle que celle de Vaclav Klaus", a-t-il ajouté.
Selon l'analyste économique Marketa Sichtarova, l'élection de M. Zeman n'apportera "rien de dramatique" à l'économie tchèque. "Il n'est pas un extrémiste, plutôt un homme politique centriste", a-t-elle dit à l'agence CTK.

 

Le nouveau président prêtera serment le 8 mars au Château de Prague, ancienne résidence royale devenue siège officiel de la présidence tchèque après la création de la Tchécoslovaquie en 1918.
Le taux de participation au second tour de la présidentielle s'est chiffré à 59,1, selon l'office national des statistiques (CSU).
Milos Zeman sera le troisième président de la République tchèque depuis l'indépendance de ce pays en 1993, après l'artisan de la "Révolution de velours" de 1989 et chef de l'Etat en 1989-2003 Vaclav Havel et l'économiste libéral Vaclav Klaus (président depuis 2003), tous deux élus encore par le Parlement.

 

Cet économiste de formation arrive ainsi au point culminant de sa carrière politique, après avoir notamment occupé les postes de chef de la Chambre basse du Parlement (1996-1998) et de Premier ministre (1998-2002) alors qu'il était chef du Parti social-démocrate (CSSD).


Connu pour son vocabulaire musclé aux accents populistes, il a remporté cette présidentielle grâce notamment à l'électorat de gauche et de province, qui lui était très favorable.
"La campagne de Milos Zeman a été surtout orientée vers les gens âgés et à bas revenus", a indiqué à l'AFP l'analyste Josef Mlejnek.


Avant le second tour, il a sollicité le soutien du parti communiste (KSCM, opposition), contrairement à son adversaire farouchement anti-communiste qui vivait en exil pendant les quatre décennies du régime communiste dans l'ex-Tchécoslovaquie (1948-1989).
Issu d'une vieille lignée princière et défenseur des droits de l'Homme et des valeurs traditionnelles, M. Schwarzenberg ne s'est quant à lui imposé que dans la capitale Prague, et aussi auprès des électeurs tchèques à l'étranger.
"J'espère que Milos Zeman réussira à être président de tous les citoyens tchèques", a souligné M. Schwarzenberg, après avoir reconnu sa défaite.


De son côté, le Premier ministre Petr Necas, chef du parti de droite ODS, a félicité Milos Zeman, qualifiant son élection de "logique" et "naturelle". Il a rappelé que le nouveau chef de l'Etat formait avec l'artisan de la "Révolution de velours" Vaclav Havel et le Vaclav Klaus le trio ayant le plus marqué l'évolution du pays depuis la chute du communisme.
M. Schwarzenberg reste au poste de chef de la diplomatie tchèque et vice-Premier ministre, a aussi annoncé M. Necas.


De son côté, le chef du parti social-démocrate (CSSD, opposition), Bohuslav Sobotka, a qualifié le résultat de la présidentielle de "défaite de la coalition" de centre droit.


Cette présidentielle se déroulait sur fond de morosité générale, provoquée par la récession économique et un taux de chômage de 9,4%.

 

Pour mémoire:

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