Quel est le véritable « pouvoir » du bouton « like » (ou « j’aime » ) sur Facebook ?
Si certains experts des médias sociaux jugent qu’il est exagéré, d’autres estiment qu’il est d’une grande importance pour les entreprises qui veulent cibler leurs annonces publicitaires sur le réseau.
Dans un rapport publié l’année dernière, Facebook assure que le « like » est « le moyen le plus simple et le plus puissant pour créer une expérience sociale riche sur Internet ». Il permet aux entreprises de « construire des connexions durables » avec leurs clients existants et « de créer de nouvelles sources de trafic vers les sites Internet ».
Mais ce qui a commencé comme une tactique de marketing ciblée sur Facebook s’est transformé en un « jeu » pour de nombreux internautes, le but étant de créer du buzz en générant le plus de « likes », de commentaires et de partages possible...
Il ne s’agit pas ici de dizaines ou de centaines de « likes » d’amis proches ou de connaissances sur Facebook, mais de milliers, des centaines de milliers, voir un million ou plus de clics d’à travers le monde !
Dan Zarrella est un spécialiste du Web qui a étudié plus de 1,3 million de posts tirés des 10 000 pages les plus populaires sur Facebook. Selon lui, ce sont les photos qui sont le plus susceptibles de générer des « likes ». « Sur Facebook, c’est le contenu visuel qui marche le plus, dit-il dans une entrevue accordée au site “Mashable”. L’important est qu’il ne soit pas neutre. Le contenu doit être personnalisé et susciter de l’émotion, peu importe qu’elle soit positive ou négative. »
Pour devenir populaire donc, une image doit être à la fois drôle, insolite et touchante.
C’est le cas de la photo postée en novembre dernier par la famille Urbano du Massachusetts aux États-Unis. Réticent à adopter un animal, Dan Urbano a proposé un pari à ses deux enfants qui le suppliaient d’acheter un chat. Ils pourront en avoir un seulement s’ils parviennent à récolter 1 000 « likes » sur Facebook. Une mission impossible selon le papa.
En moins d’une semaine pourtant, la photo de Remi, 7 ans, et de sa sœur Evelyn, un an, implorant les internautes de cliquer sur « j’aime » a compté plus de 130 000 clics.
Dans un registre moins innocent, le jeune Norvégien Petter Kverneng affirme avoir convaincu sa copine Catherine de coucher avec lui s’il arrive à recueillir un million de « likes » sur Facebook. Pour ce faire, il publie une photo de lui-même avec Catherine brandissant un panneau invitant les internautes à cliquer sur le fameux bouton bleu. Résultat : plus de 1 378 000 « likes » en 5 jours !
« C’était supposé être une blague », affirme Petter à un journal local. Selon lui, la jeune femme « va tenir sa promesse ». Il confie toutefois craindre la réaction de son père lorsqu’il découvrira ses intentions...
Mais il n’y a pas que le rire qui fait du buzz sur le Web. Les histoires de vies brisées sont tout aussi « virales »...
Dernier exemple en date, la photo d’un enfant syrien gelant de froid, endormi sur un tapis de neige dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Békaa, au Liban.
Selon la chaîne panarabe al-Arabiya, l’image de cet enfant a provoqué « une tempête » sur les réseaux sociaux, recueillant des centaines de milliers de « j’aime »...
Facebook, à quand un bouton « j’aime pas » ?