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Moyen Orient et Monde - Centrafrique

Bangui accuse la rébellion d’être des mercenaires et de prêcher un islam rigoriste

Bozizé se prépare aux négociations de paix à Libreville.

Le président centrafricain François Bozizé tente de reprendre la main en lançant un message de confiance aux militaires. Pour ce faire, il a limogé son fils du ministère de la Défense. Luc Gnago/archives/Reuters

Le président centrafricain François Bozizé se préparait hier à aller aux négociations de paix à Libreville. De son côté, le mouvement Séléka (rébellion) a stoppé l’offensive qu’il avait lancée le 10 décembre dans l’attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de la capitale Bangui.
Le régime a commencé à fourbir ses arguments pour les pourparlers qui devraient s’ouvrir mardi prochain. Le ministre de l’Administration territoriale Josué Binoua a ainsi accusé la rébellion d’être majoritairement composée d’étrangers des guerres du Tchad, du Soudan et de Libye, et de prêcher un islam rigoriste. « La grande partie de la troupe (de la rébellion) est constituée très largement des Toro Boro, les rebelles soudanais du Darfour (...). Il y a les résidus des forces du (rebelle tchadien) Mahamat Nouri qui a été expulsé de Khartoum. Plus d’autres combattants de morphologie libyenne », a ainsi déclaré M. Binoua. Selon lui, « M. (Moussa Mohammad) Dhaffane et Nourredine (Younous Adim Birema), qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie saoudite et au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l’entendre. Ils le prêchent ». Le wahhabisme est une doctrine rigoriste sunnite de l’islam d’origine saoudienne, voisine du salafisme. Le ministre s’est aussi interrogé sur les sources de financement des rebelles : « La rébellion Séléka met en exergue son arsenal militaire, lequel a un coût. Qui lui a donné l’argent ? Qui finance ? »
La tenue des pourparlers pourrait cependant être compliquée par le caractère extrêmement hétéroclite de la rébellion qui ne présente ni commandement militaire ni direction politique unifiés, et où les rivalités personnelles n’ont pas tardé à éclater. Le rôle du médiatique porte-parole Éric Massi est ainsi ouvertement contesté au sein du Séléka, où certains l’accusent de « rouler pour lui-même ». La Convention patriotique pour le salut du Kodro (CPSK), une des composantes du Séléka, a déjà constitué sa propre délégation pour se rendre à Libreville, et d’autres mouvements, y compris de l’opposition politique, demandent aussi à être associés aux négociations. Ces derniers jours, les « porte-parole » ou « commandants » autoproclamés de la rébellion se sont multipliés, le plus souvent issus des rangs de l’opposition en exil. Et hier soir, un Front républicain pour l’alternance et la paix (FRAP), une coalition d’opposants récemment créée à Paris, devait tenir une assemblée générale dans la capitale française, en présence de « hautes personnalités centrafricaines », selon son porte-parole Guy Simplice Kodégué.
Selon une source diplomatique, Paris estime que les négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique.
Au plan interne, la décision du président Bozizé de limoger son propre fils, Jean-Francis, du ministère de la Défense devrait lui permettre de reprendre la main en lançant un message de confiance aux militaires, selon une source sécuritaire. Jean-Francis a été « sanctionné pour sa nonchalance », a-t-on ajouté de même source. Pour le principal opposant, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, le limogeage « est la moindre des choses » après la débandade des Forces armées centrafricaines.

(Source : AFP)
Le président centrafricain François Bozizé se préparait hier à aller aux négociations de paix à Libreville. De son côté, le mouvement Séléka (rébellion) a stoppé l’offensive qu’il avait lancée le 10 décembre dans l’attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de la capitale Bangui.Le régime a commencé à...

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