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Liban

Les islamistes tués en Syrie ravivent la hantise de nouvelles violences à Tripoli

« Tripoli veut l’expulsion de l’ambassadeur du crime » (ndlr : l’ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali), pouvait-on lire hier sur des banderoles brandies au cours de manifestations dans la capitale nordiste. Photo Naïm Assafiri

Cheikh Mohammad Ibrahim, chef du comité formé pour suivre l’affaire des islamistes libanais tués dans une embuscade à Tell Kalakh en Syrie, a menacé hier d’envahir, avec ses partisans, les rues de Tripoli, si les dépouilles mortelles restantes ne sont pas rapatriées avant lundi. « Notre cause est humanitaire et les autorités libanaises ont échoué à faire rapatrier les dépouilles mortelles de nos frères. Les responsables ne font rien pour nous aider », a-t-il déclaré lors d’une manifestation des familles des combattants à Tripoli. « Nous exigeons le retour des hommes détenus par les autorités syriennes avant le rapatriement des dépouilles restantes », a souligné cheikh Ibrahim. « L’ambassadeur syrien au Liban (Ali Abdel Karim Ali) est un criminel qui devra rentrer dans son pays », a-t-il ajouté. « La Sûreté générale nous a informés aujourd’hui que la Syrie nous remettra bientôt sept corps, et quatre autres dépouilles mortelles sont complètement défigurées. Si nous ne recevons pas les corps d’ici à lundi, nous envahirons les rues. Lundi matin, les habitants de Bab el-Tebbaneh, Beddaoui, Kobbé, Akkar et Majdel Anjar descendront dans les rues », a-t-il menacé. « Les corps de nos enfants sont en décomposition, jetés dans les rues, alors que les dépouilles mortelles que nous avons reçues étaient défigurées et n’ont même pas été placées dans une morgue. Le ministère de la Santé n’a même pas pris la peine d’envoyer un médecin légiste pour savoir comment nos enfants ont été tués et quand », a poursuivi cheikh Ibrahim.
Les familles des combattants, qui ont commencé la manifestation dans l’enceinte de la mosquée al-Mansouri al-Kabir à Tripoli, ont sillonné les rues de la grande ville portuaire portant des banderoles noires et autres appelant à la chute du régime syrien, certains estimant que « le gouvernement libanais punit Tripoli car elle soutient la révolution en Syrie ». Les autorités syriennes avaient remis, dimanche dernier, à leurs familles les corps de trois combattants libanais tués à Tell Kalakh, alors que des informations contradictoires ont circulé sur le nombre exact des islamistes qui se sont rendus en Syrie pour combattre aux côtés des rebelles. Selon des informations de presse, 14 d’entre eux ont été tués dans l’embuscade et trois arrêtés, et les autorités libanaises mènent actuellement des négociations intensives pour le rapatriement de six corps de combattants.
En effet, le Premier ministre Nagib Mikati a reçu hier le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, qui l’a informé des contacts en cours, en vue de récupérer les corps des Libanais restants et l’a renseigné sur l’opération de la remise des corps qui a eu lieu. Abbas Ibrahim avait rencontré mercredi les familles de certains combattants qui les ont identifiés sur photo grâce à des signes distinctifs sur leurs corps. Toutefois, les corps de quatre combattants n’ont néanmoins pas encore été identifiés par leurs familles et pourraient ne pas être libanais.

Situation explosive...
Dans ce contexte, la famille de Khodr Alameddine, mort à Tell Kalakh et qui a été rapatrié au pays, s’est adressée dans un communiqué au président Michel Sleiman, au Premier ministre Nagib Mikati, au ministre de l’Intérieur Marwan Charbel et au général Abbas Ibrahim, pour les remercier des efforts déployés dans l’affaire.
Par ailleurs, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, a redouté hier « l’explosion de la situation à Tripoli à n’importe quel moment », insistant sur le fait qu’« une décision politique a mis fin aux combats dans la ville ». Il a mis l’accent sur « la nécessité d’accompagner les efforts militaires de l’armée avec des décisions politiques, en vue d’épargner au pays une nouvelle vague de violences ». M. Karamé a assuré que « l’affaire de Tell Kalakh a mené aux derniers combats et nous avons demandé à la Syrie de nous remettre les corps des Libanais tués ». Concernant les mandats d’arrêt syriens émis à l’encontre de l’ancien Premier ministre Saad Hariri et du député Okab Sakr, il s’est demandé « si ces derniers sont fondés sur des faits tangibles », s’interrogeant sur le fait de savoir si « les mandats d’arrêt syriens sont une réaction à la demande de la justice libanaise d’interroger Ali Mamlouk ».
Pour sa part, le président de l’Union libanaise culturelle dans le monde (ULCM), Michel Doueihy, a adressé un télégramme au mufti de Tripoli et du Nord cheikh Malek Chaar, pour « dénoncer les menaces sécuritaires dont il est l’objet ». « Votre présence à l’extérieur du pays et de Tripoli va constituer un obstacle à tous les efforts que vous avez fournis pour préserver la sécurité et la stabilité de la capitale du Liban-Nord et donc du Liban tout entier », a précisé le télégramme. Cheikh Malek Chaar a reçu hier à Paris, où il réside momentanément, une délégation de l’ULCM France présidée par Edmond Abdel-Massih.
Cheikh Mohammad Ibrahim, chef du comité formé pour suivre l’affaire des islamistes libanais tués dans une embuscade à Tell Kalakh en Syrie, a menacé hier d’envahir, avec ses partisans, les rues de Tripoli, si les dépouilles mortelles restantes ne sont pas rapatriées avant lundi. « Notre cause est humanitaire et les autorités libanaises ont échoué à faire rapatrier les...

commentaires (2)

C'est Humain....

Antoine-Serge KARAMAOUN

05 h 07, le 15 décembre 2012

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Commentaires (2)

  • C'est Humain....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 07, le 15 décembre 2012

  • Comprends pas. N'avaient-ils pas choisi librement en connaissance de cause ? Alors ?

    SAKR LEBNAN

    02 h 29, le 15 décembre 2012

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