Louis Vuitton se lance dans l’art d’écrire

Louis Vuitton se lance dans la papeterie, proposant des stylos, des enveloppes à doublure « Monogram », des carnets précieux, mais aussi des encriers en cristal vendus dans une boutique éphémère place Saint-Germain-des-Prés à Paris. « Le projet a pris deux ans, on a réuni une vingtaine de métiers différents, dont certains en perdition comme pour les stylos guillochés », incluant des stries dans le métal, explique-t-on chez le malletier-maroquinier. Dans la boutique du quartier Saint-Germain, qui ouvre aujourd’hui vendredi 14 décembre, Louis Vuitton propose 250 articles, notamment un stylo plume breveté antifuite, même en avion, ou encore des nécessaires d’écriture en alligator, mais aussi une malle écritoire à compartiment secret (dont seuls de rares initiés et les acheteurs connaissent l’emplacement).
« La papeterie de luxe est anecdotique, ça n’a aucune valeur pour la stratégie de croissance de Louis Vuitton, mais c’est bon pour l’image », juge un expert du luxe. C’est aussi une pierre chic ajoutée à l’édifice de la marque, qui cherche à se sophistiquer et qui, en juillet, s’est dotée d’un atelier de haute joaillerie place Vendôme. Une façon peut-être aussi de répondre à Hermès, qui se présente comme un artisan raffiné du luxe face à des concurrents que le sellier considère comme des industriels.
Si la maison Vuitton produit habituellement le plus possible dans ses propres ateliers, elle concède avoir confié l’essentiel de cette production à d’autres fabricants, notamment une gamme de stylos à ST Dupont ou les encriers à Saint-Louis. Mais « la conception, c’est Vuitton », insiste-t-on.
La papeterie Vuitton pourrait s’exporter jusqu’à New York, Tokyo, Londres, Munich ou Florence, si la demande est là. Mais pas d’urgence : « On se laisse le temps d’évoluer. C’est ça, le luxe. »