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Moyen Orient et Monde - Synode

Les évêques veulent relancer l’Église par l’élan missionnaire

Les evêques suivent une messe donnée le 28 octobre 2012 par le pape benoît XVI, en la basilique Saint Pierre, au Vatican. AFP/ANDREAS SOLARO

Les évêques du monde entier ont achevé leurs états généraux sur la nouvelle évangélisation, dans une ambiance franche, à mille lieues des miasmes de « VatiLeaks », mettant l’accent sur le renouveau missionnaire de l’Église plus que sur les réformes structurelles. Cent-quarante évêques, soit plus de la moitié des prélats présents, n’avaient jamais participé à un synode. Les interventions ont été variées, et le scandale « VatiLeaks » absent des débats, selon tous les témoignages. Le pape a parlé d’un événement « consolant et encourageant », alors que le Saint-Siège vit depuis des mois dans une atmosphère de crise feutrée.


« Il n’y a pas beaucoup d’institutions dans le monde qui osent ainsi se remettre en question », a commenté Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, plus jeune évêque participant. Les débuts avaient été marqués par des interventions pessimistes sur la sécularisation dans les sociétés occidentales, les caricatures des médias et la marginalisation des Églises. Et puis, « il y a eu un changement de ton » et un appel à aussi « lire les beaux signes des temps », a commenté Mgr Schmitthaeusler. Le dynamisme et le courage sont venus aussi des Églises éloignées de Rome : « Nous sommes en Asie une minuscule minorité. C’est comme cela que nous prospérons ! » a fait remarquer l’archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, futur cardinal et personnalité remarquée au synode. Les interventions d’évêques de pays en difficulté, du Nigéria au Pakistan, en passant par la Syrie, ont beaucoup impressionné, avec les témoignages de martyrs de la foi et d’une difficile confrontation avec l’islamisme, et des appels virulents à « l’humilité », à la « purification », à la fin de « l’arrogance ».


Cinquante-huit propositions ont été remises au pape, qui visent à faire de tous les chrétiens des évangélisateurs vraiment « croyants » et « crédibles », selon l’archevêque de Montpellier Pierre-Marie Carré, secrétaire spécial du synode. « Ce ne sont pas des modifications de structures qu’il fallait. C’est avec leur foi – une foi qui doit être bien structurée – que les croyants peuvent amener des transformations », a-t-il dit. Ces propositions que le pape peut modifier à sa guise ont déçu ceux qui pensent que l’Église doit adopter des réformes et se doter de nouvelles structures : il y a peu d’avances concrètes sur le rôle des femmes, des laïcs, sur l’œcuménisme. Un simple rappel que l’Église doit être une « maison accueillante » pour « tous ceux qui ne sont pas en règle » comme les divorcés remariés, et éviter de donner des leçons.


Par contre, Vatican II a été la source et la clé de lecture constante, aucune nostalgie de l’avant-Concile ne s’étant exprimée, selon plusieurs témoins. Mais la référence au Concile, avait prévenu le pape, signifie en revenir à ses textes. Une forme de rappel à l’ordre à ceux qui tablaient sur « l’esprit » de Vatican II pour rompre avec la tradition. Lors de la messe de clôture, Benoît XVI a évoqué « la flamme vive qui donne lumière et chaleur à toute la maison » de l’humanité, en affirmant que les hommes, pour être à nouveau attirés par le message chrétien, ont besoin de modèles, de « saints » de tout âge.


Le plus applaudi au synode aura été un catéchiste romain de 23 ans, Tommaso Spinelli, qui a évoqué une Église tiède aux liturgies fades : « La nouvelle évangélisation a besoin de substance », or les « figures solides » de prêtres « deviennent une minorité ». « Le prêtre a perdu confiance en l’importance de son ministère, perdu son charisme et sa culture, il s’adapte à la pensée dominante » ou fait « des tentatives insignifiantes d’être original » dans la liturgie. La centralité de la messe, les sacrements, la beauté de la liturgie, la bonne catéchèse – aujourd’hui souvent déficiente – qui doit accompagner enfants et adultes, utilisant aussi les langages des nouveaux médias, ont été les leitmotivs de ce synode.


Le père Adolfo Nicolas, supérieur des jésuites, a regretté qu’il n’y ait pas eu une présence plus importante de laïcs, qui aurait donné une vision plus réelle des choses. « Nous (en tant qu’évêques), nous sommes tous des producteurs, pas des consommateurs » de l’évangélisation, a-t-il reconnu avec humour.

Les évêques du monde entier ont achevé leurs états généraux sur la nouvelle évangélisation, dans une ambiance franche, à mille lieues des miasmes de « VatiLeaks », mettant l’accent sur le renouveau missionnaire de l’Église plus que sur les réformes structurelles. Cent-quarante évêques, soit plus de la moitié des prélats présents, n’avaient jamais participé à...

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