Le chinois Dagong, l’américain Egan-Jones Ratings (EJR) et le russe RusRating ont déclaré lors d’une conférence de presse qu’ils créeraient dans les six mois à venir une nouvelle agence basée dans la région administrative spéciale de Hong Kong. Ils ont invité des « organisations de tous les pays » à rejoindre cette nouvelle entité, baptisée Universal Credit Rating Group. Le président de Dagong, Guan Jianzhong, a affirmé que des dizaines de sociétés dans plus de 20 pays avaient signalé leur intérêt pour ce projet.
La nouvelle agence aura pour ambitieux objectif de briser l’oligopole des trois grandes agences basées aux États-Unis, Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s, dont les notes ont un très fort impact sur les marchés et les capacités des États et des entreprises à se financer.
« Je pense que nous pouvons y arriver. Notre but est de mettre en place un nouveau système avec une synergie qui permettra de contrebalancer le système actuel », selon M. Guan. Depuis la crise financière mondiale de 2008, les notations des grandes agences ont montré des failles qui « menacent la prospérité et le développement humain », selon un document publié par les trois partenaires baptisé la « Déclaration de Pékin ». En Europe, malgré les nombreux appels à limiter l’influence de Fitch, Moody’s et S&P, un projet d’en créer une autre a finalement échoué pour des raisons de coûts et de doutes concernant l’objectivité que pourrait avoir cette nouvelle entité. Datong estime que les trois grandes agences font la part trop belle à des critères comme la privatisation et la libéralisation des marchés, au détriment de la capacité d’un pays à créer de la valeur.
L’indépendance de l’agence chinoise vis-à-vis de Pékin est toutefois remise en question par certains observateurs. Un fascicule publié ce mois-ci par M. Guan est paru aux éditions du Quotidien du peuple, l’organe du comité central du Parti communiste chinois. « Nous vivons dans un monde très complexe dans lequel coexistent des intérêts et des points de vue culturels différents », a expliqué lors de la conférence de presse Richard Hainsworth, président de RusRating, qui est spécialisé dans la notation du secteur bancaire. M. Hainsworth s’est élevé contre le fait qu’« un secteur aussi crucial que celui de la notation des dettes soit dominé par un petit nombre de sociétés ». Les notes surestimées attribuées « par certaines agences aux États-Unis » à des émetteurs de créances douteuses qui étaient en même temps leurs clients ont joué un rôle-clé dans le déclenchement de la crise financière de 2008, a souligné pour sa part le président d’EJR, Sean Egan. « Manifestement, la supervision des agences de notation est encore insuffisante à ce jour », a-t-il affirmé. EJR, qui a obtenu fin 2007 un statut d’« organisme de notation statistique reconnu au niveau national » de la Commission américaine des opérations en Bourse (SEC), explique sur son site Internet que son activité consiste uniquement à aider des « investisseurs institutionnels à acheter » des titres.
Universal Credit Rating Group sera « indépendant » et composé d’entreprises privées « dont les responsabilités n’entrent pas en conflit avec celles des agences de notation et ne représentent les intérêts d’aucun groupe ou pays en particulier », selon la « Déclaration de Pékin ».
Les trois grandes agences américaines ne sont pas invitées à rejoindre la nouvelle alliance car « il y a une grande divergence entre les principes et les positions que nous défendons respectivement », a ainsi expliqué M. Guan.
(Source : AFP)
commentaires (6)
Ces boites ne font que leur travail. C'est au Etats et gouvernements d'arreter de voler le contribuable et s'occuper de faire travail que d'autres comme les pays nordiquse et l'Allemagne ont fait. Leurs politiciens se remplissent surement les poches mais font en sorte que le gros des investissements soit bien depenses pour l'interet general, disons 5% pour eux 95% pour le peuple. Chez nous c'est 95% pour eux et 5% pour le peuple. Apres nous critiquons!
Pierre Hadjigeorgiou
04 h 08, le 26 octobre 2012