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Sleiman et les Occidentaux veulent éviter un vide politique

Le président libanais Michel Sleimane et les Occidentaux veulent éviter un vide politique dans un pays fragilisé par le conflit en Syrie, alors que l'opposition exige le départ immédiat du gouvernement, dominé par le Hezbollah allié de Damas.

Convaincue que le régime syrien est l'instigateur de l'attentat qui a tué vendredi à Beyrouth le chef des renseignements de la police libanaise et bête noire de Damas, l'opposition, hostile au régime en Syrie, accuse le gouvernement de Najib Mikati de "couvrir" ce meurtre.

Damas a nié mercredi toute implication dans l'assassinat du général Wissam al-Hassan, soupçonnant Israël et les extrémistes sunnites.

Le président Sleimane "a commencé ses consultations avec les principales personnalités du pays pour discuter de la possibilité de former un nouveau gouvernement", a indiqué à l'AFP un haut responsable au palais présidentiel.

"Si ce dialogue aboutit à un accord sur la forme d'un nouveau cabinet qui pourrait sortir le Liban de l'impasse, alors M. Mikati pourrait présenter sa démission et l'on pourra entamer le processus de formation d'un nouveau gouvernement".

Mais l'opposition dirigée par l'ex-chef de gouvernement Saad Hariri a signifié mardi à M. Sleimane qu'elle posait comme préalable à toute discussion sur un éventuel nouveau gouvernement, la démission du cabinet.

"Le départ de ce gouvernement est une condition préalable et essentielle (...) Ce gouvernement avec son chef et les partis politiques qui l'appuient facilitent le plan du régime criminel d'Assad au Liban", a déclaré mercredi à la presse Fares Soueid, secrétaire général du Mouvement du 14-Mars, coalition regroupant l'opposition anti-syrienne.

Selon le haut responsable, M. Sleimane a reçu une mise en garde claire des Européens et des Américains contre "tout vide politique car ils ont peur qu'en cas de vacuum, il y ait une déstabilisation plus grande à cause de la guerre en Syrie", entre régime et rebelles.

"Leur message peut se résumer ainsi: +Mettez vous d'accord sur un nouveau gouvernement et nous vous appuierons. Nous sommes contre tout vide institutionnel+", a-t-il dit.

Lors d'un point de presse, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a d'ailleurs mis en garde mercredi contre tout "vide politique" au Liban: "Nous ne voulons pas voir de vide de l'autorité politique légitime, dont les Syriens ou d'autres pourraient tirer avantage et qui pourrait provoquer encore plus d'instabilité et de violence".

La veille, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avait aussi exprimé à Beyrouth devant M. Sleimane son inquiétude pour la stabilité du Liban et appelé "à éviter le vide politique" tout en exprimant le soutien de l'UE "aux efforts du président en vue d'un dialogue".

Mercredi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé le Liban "à ne pas se laisser entraîner" dans la crise syrienne, ce que Damas essaie de faire, selon lui.

Pour Hilal Khachan, professeur de sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth, il y a peu de chance de voir partir M. Mikati. "Le gouvernement ne va pas tomber ou démissionner comme le demande l'opposition et même en cas de formation d'un nouveau cabinet il en restera le chef".

"Pour les Occidentaux, comme pour l'Arabie saoudite, le gouvernement doit rester non pas par amour pour Najib Mikati mais par peur que la situation ne se dégrade", selon lui.

De leur côté, les partis présents au gouvernement ont critiqué l'opposition et se sont dit prêts au dialogue.

"Nous sommes ouverts en principe à toute discussion sur l'ensemble des sujets mais nous sommes contre la paralysie des institutions", a dit le député Ibrahim Kanaan du bloc de Michel Aoun, dirigeant chrétien allié du Hezbollah.

Le député du Hezbollah Mohammed Raad a aussi informé le président que son mouvement était prêt au dialogue.

Selon des experts, le Hezbollah veut à tout prix maintenir le gouvernement actuel, pour empêcher une remise en cause de son arsenal militaire et pour être couvert par l'Etat en cas de conflit avec Israël.
Le président libanais Michel Sleimane et les Occidentaux veulent éviter un vide politique dans un pays fragilisé par le conflit en Syrie, alors que l'opposition exige le départ immédiat du gouvernement, dominé par le Hezbollah allié de Damas.Convaincue que le régime syrien est l'instigateur de l'attentat qui a tué vendredi à Beyrouth le chef des renseignements de la police libanaise et...