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Moyen Orient et Monde - Esplanade des Mosquées

Quand des juifs nationalistes rêvent de construire le troisième Temple

Si la coupole dorée du Dôme du Rocher est un symbole universel de Jérusalem, elle est considérée comme une « provocation » pour une minorité de juifs radicaux. Ammar Awad/Reuters

« Interdit de chanter, de danser, de prier. » Ce panneau à l’entrée de l’esplanade des Mosquées de Jérusalem rappelle aux juifs religieux qu’ils ne sont que tolérés sur leur lieu le plus sacré, où certains rêvent de construire le troisième Temple. La semaine dernière, la tension est montée sur ce lieu saint, un des sites les plus sensibles au monde, à l’occasion de la célébration de « Soucot », la fête juive des Tabernacles, lors de laquelle des extrémistes juifs ont bravé l’interdit politico-religieux. La police israélienne a interpellé plusieurs d’entre eux, dont le chef de l’aile droite du parti Likoud, au pouvoir, Moshé Feiglin, ainsi que des Palestiniens qui s’étaient affrontés aux forces israéliennes.


Appelée « Mont du Temple » par les juifs, en référence aux Premier et Second Temples de l’Antiquité, et « Noble Sanctuaire » par les musulmans, l’esplanade abrite la mosquée al-Aqsa, troisième lieu le plus saint de l’islam, et le Dôme du Rocher. Si la coupole dorée du Dôme du Rocher est un symbole universel de Jérusalem, elle est considérée comme une « provocation » pour une minorité de juifs radicaux, qui militent activement pour la construction du troisième Temple à sa place.


Le 28 septembre 2000, une visite sur l’esplanade, perçue comme provocatrice, du chef de la droite israélienne d’alors, Ariel Sharon, avait suscité des manifestations de protestations palestiniennes, dont la répression sanglante avait abouti au déclenchement de la deuxième intifada (2000-2005). Toute tentative des autorités israéliennes de réaliser des travaux autour du site éveille la suspicion des Palestiniens, qui les accusent de vouloir transformer l’esplanade en lieu saint juif. « Ils jouent avec le feu », a affirmé le ministre palestinien en charge de Jérusalem, Adnane al-Husseini. « Le gouvernement israélien devrait les empêcher de pénétrer sur l’esplanade. » « Nous ne sommes pas des touristes mais des juifs se rendant sur la montagne de Dieu », rétorque Assaf Fried, qui s’apprête à entrer sur l’esplanade, à la tête d’un petit groupe, sous la surveillance de deux policiers israéliens et d’un observateur attentif du Waqf, l’administration des Biens religieux musulmans, en charge du site. « Venir ici est très important car on ne pourra pas construire tant que la majorité du peuple juif n’aura pas compris l’importance de ce lieu », dit-il, sans faire mystère de sa volonté de promouvoir la construction du troisième Temple.
Selon la Bible, c’est là que le roi Salomon a construit, sur injonction divine, le premier Temple il y a 3 000 ans. Détruit en 586 avant J-C par l’empereur babylonien Nabuchodonosor, il est reconstruit 70 ans plus tard, avant d’être complètement brûlé par le futur empereur romain Titus en 70. Le mur occidental du second Temple (mur des Lamentations) en est le dernier vestige intact et accueille depuis des siècles les prières des juifs aspirant à la rédemption finale promise par les prophètes, qui doit s’accompagner de la construction d’un nouveau temple. Israël s’empare en 1967 du site, tombé aux mains de la Jordanie en 1948 à la fin de la première guerre israélo-arabe, et décide de laisser l’esplanade sous le contrôle du Waqf.


Si l’ensemble des juifs religieux prient quotidiennement pour la reconstruction du Temple, l’immense majorité considère que, pour des raisons religieuses, il est interdit de pénétrer dans ce saint des saints.


Un panneau du rabbinat israélien à l’entrée du site prévient qu’il est interdit aux juifs de s’y rendre, même si de plus en plus d’autorités rabbiniques passent outre. « Ce n’est pas une question politique, mais la loi juive interdit d’aller sur le Mont du Temple en raison de l’impureté dans laquelle nous sommes tous plongés », explique le rabbin Shmouël Rabinowitz, en charge des Lieux saints et à la tête de la Fondation pour le mur occidental. Une vingtaine de groupes militent pour la reconstruction du Temple, appelant leurs membres à se rendre le plus souvent possible sur l’esplanade, notamment l’Institut du Temple, qui fabrique depuis des années les ustensiles pouvant servir au culte juif si le Temple est reconstruit.

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Pure mythologie, ce trio de monothéismes.

Antoine-Serge KARAMAOUN

05 h 27, le 11 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Pure mythologie, ce trio de monothéismes.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 27, le 11 octobre 2012

  • Mais arrêtez donc d'écrire n'importe quoi!!!çà fait des lustres maintenant qu'on sait que le "mur des lamentations" n'a rien à voir avec le temple d'Hérode,mais qu'il fait partie d'une fortification...et de toute façon,personne n'a jamais retrouvé ne serait ce que le soupçon de l'ombre d'un vestige du temple de Salomon...les légendes ont la vie dure.

    GEDEON Christian

    21 h 32, le 10 octobre 2012

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