Philippe Gilbert au centre lors d’une séance d’entraînement pour le championnat du monde des routes. Franck Fife/AFP
Au moment même où Peter Sagan commençait à tirer la langue après un été étincelant (5 étapes du Tour de Californie, 4 au Tour de Suisse, 3 au Tour de France), Philippe Gilbert a retrouvé de sa superbe sur les routes de la Vuelta. Après un an d’abstinence, il a enfin levé les bras en gagnant deux étapes. Pas n’importe lesquelles et pas n’importe comment. Sur les hauteurs de Barcelone comme à Ségovie, il est sorti du peloton des favoris dans un final en côte taillé pour les meilleurs puncheurs. En cueillant ses bouquets, le coureur de BMC n’a pas caché ses pensées : « Je sais maintenant que je suis prêt pour les championnats du monde. L’arrivée est comparable à celle de la Vuelta. » « Avec ses jambes, il est imbattable. Il sera champion du monde », a annoncé son coéquipier Alessandro Ballan, titré en 2008. « Si on réussit à bien emmener Phil et Tom (Boonen) jusqu’au pied de la dernière ascension du Cauberg, je ne vois pas qui, à l’exception de Joaquim Rodriguez, pourrait suivre Gilbert, annonce Jurgen Roelandts. Il est aussi fort que l’année dernière. »
Le scénario imaginé par la sélection belge ne vient pas de nulle part. Gilbert a déjà montré à de nombreuses reprises qu’il était à l’aise dans le Cauberg. Lors du passage du Tour de France en 2006, il avait ainsi attaqué avec Matthias Kessler qui avait filé vers la victoire. Depuis, il a surtout gagné deux fois l’Amstel Gold Race. L’équipe belge devra néanmoins clarifier sa hiérarchie d’ici à dimanche avec un Tom Boonen, champion du monde 2005, de retour à son meilleur niveau. « Celui qui bat Gilbert est champion du monde. Pour moi, c’est aussi simple », résume Gianni Meersman, membre de l’équipe belge. Attaquant non récompensé en 2010, impuissant sur le parcours plat l’an dernier, Philippe Gilbert va-t-il revêtir le maillot arc-en-ciel que tout le monde lui promet ? Pour une fin de saison de cannibale.